Ma Coqueluche est un homme sincère et vrai. Il est sensible au bien communiquer et c’est pour ça qu’il s’est fait sculpeur des mots, pour le meilleur et pour le rire !
Ma Coqueluche se donne à fond en Coluche...avec lui on a l'aile et la cuisse comme sur cette photo !
Quelles sont les circonstances qui ont déclenchées ton entrée dans le monde des sosies ?
Tout simplement le fait que les gens me croisant sur la route me disait que j’avais la ‘gueule’ de Coluche, ou si je n’étais pas un cousin ou quelqu’un de sa famille. Au départ, je ne me suis pas trop inquiété car il s’agissait de la famille ou du travail. Là où je me suis inquiété, c’est lorsque des gens que je ne connaissais pas, me faisaient les mêmes remarques. Je me demandais même si ce n’était pas un complot d’amis. J’ai même une anecdote à ce sujet avec un curé qui m’a dit : « Mais on dirait tout Coluche ! », et je lui ai dit : « Vous n’allez pas vous y mettre ».
C’est grâce à tout ces gens en fin de compte. Lorsque je demandais à ma femme si je ressemblais à Coluche, elle me disait : « Ben non ! »….comme on vivait ensemble quoi….
De mois en mois, d’être interpellé comme ça sur la route, que ma femme était là et qu’on me demandait de poser pour une photo, ça devenait quand même assez inquiétant.
Avec des copains en pariant, on s’est dit que je ferais bien une intervention, comme ça, en clown, habillé en Coluche.
C’était à quelle occasion ?
Lors d’une animation de la SPA sur Cambrai (59).
Au niveau physique, oui ! Je n’avais pas de scketches. Mais le fait d’être habillé en Coluche on m’a demandé si je faisais des spectacles. Un ami artiste, Claude Lavie m’a proposé de faire une première scène avec lui, avec un sketche. Là, j’ai appris à faire un sketche, mais je n’étais pas prêt à cela, donc je me suis un peu cassé la gueule….enfin carrément. Mais au niveau physique et des blagues que je commençais, ça m’a permis de me sauver un petit peu. Rien que le fait de la présence de Coluche, cela plaisait aux gens.
Comment as-tu travaillé ton personnage ?
J’ai travaillé très sérieusement un sketche et j’en ai même appris 3 en fait. Que je me présente sur scène ça plaisait bien aux gens mais moi je n’y étais pas. C’est assez compliqué car le fait d’être sur scène avec un personnage sur le dos…c’est horrible ! Du coup, à cause du trac je me suis cassé la gueule plusieurs fois. De là, je me suis dit : « Bon faut que j’arrête, ce n’est pas pour moi ». Il y avait du stress à gérer… il y avait le trac du personnage. C’est assez impressionnant d’avoir du monde devant soi, tout en étant dans la peau d’un personnage. Et donc la peur de me montrer, pour moi, c’était affreux ! Je me suis d’ailleurs planté en plein sketche, pas parce que je ne le savais pas, mais parce j’étais troublé par le public. Donc j’ai arrêté, je me suis dit : « C’est pas pour moi, j’arrête là ». Et puis, le fait d’arrêter ça m’a manqué un petit peu quand même. Je me suis dit : « Mince, je passe à coté de quelque chose, quoi ».
Et de là, j’ai réappris mes 3 sketches que j’avais démarré, en les reprenant bien et en le retravaillant bien. Et puis cela a duré quelques mois. Et puis un jour j’ai dit à ma femme : « Je remonte sur scène, dès que j’ai l’occasion. Si ça passe pas, j’arrêté là, et ça ne sera vraiment pas fait pour moi, pi ché tout quoi ! Ou alors je continue. On verra bien. ».
Et ce fameux mois d’avril 2005, je me suis dit : « On essaye et on verra bien ». Et depuis ça dure. A tel point que je n’ai plus le temps d’apprendre d’autres sketches.
J’en suis à 12…et il y en a 2 sur la route. Donc ça f’ra 14, quoi.
Ta prestation dure combien de temps ?
Elle est de 75 minutes, mais en fête je tiens 2h…sans m’en rendre compte.
Tu fais intervenir les gens ?
Aussi, oui. Ce qui est marrant, c’est qu’au départ je me plantais sur un sketche, c’était la grosse panique. C’est affreux. Mais aujourd’hui, lorsque je me trompe avec un sketche, je me marre. Je fais intervenir les gens en leur demandant où j’en suis.
Pourquoi as-tu un ballon ?
C’est pour le sketche de ‘Mon Papa’, où à la fin, après avoir vu un match à la télévision, mon papa croit qu’on lui fait une passe et donc met un grand coup de pied dans la télé. Je mime cette scène… Et ensuite, comme il n’y a plus de télé on regarde le match à la radio…dans la voiture.
Comment as-tu travaillé ton personnage ?
Le plus dur pour moi c’est d’apprendre le sketche et de ne plus avoir peur sur scène. Là, c’est ce que j’ai travaillé le plus.
Cela t’as pris combien de temps ?
Si je prends le point de démarrage en 2003…jusqu’à aujourd’hui, ça m’a bien pris les 4 ans. Car en fait j’ai commencé en 2003…puis en avril 2005, c’est là que je me suis rendu compte que c’était possible, et que j’ai amélioré encore derrière pendant un an ou 2. Et je m’améliore toujours encore…sur scène ou en répétant. Par les critiques que les gens me font parfois, aussi.
Ca varie, mais je peux avoir régulièrement 2 à 3 prestations par week-end.
Tu sens que d’une prestation à l’autre tu t’améliores ?
Oui, tout à fait, j’improvise maintenant. Avant je n’aurais pas su. C’était du sketche carré, et si je me plantais c’était le catastrophe. Maintenant si je me plante, je m’amuse.
As-tu un agent ?
Non, je suis tout seul.
Est-ce que d’être le sosie de Coluche, cela a modifié ton quotidien ?
Oui ! Cela a changé un peu ma personnalité d’après ma femme.
Ah oui ?
Je peux dire que je vis mon Coluche tous les jours. Je n’ai pas l’impression que je suis resté Daniel. C’est parce je suis tout seul à travailler là dessus, en fait. Comme j’me vends, par exemple, j’m’en vais faire une brocante, je m’habille normalement, mais je me coiffe en Coluche. Je veux que l’on me remarque, qu’on me dise : « Vous avez la gueule de Coluche ! ». Afin que là, je puisse donner des cartes. Je me vends tous les jours. Je m’en vais sur un chantierque je ne connais pas, tout de suite, dans le camion, je me met la coiffure à Coluche. Je suis en toile bleu mais ça ne fait rien ! Je me coiffe Coluche.
Certains apprécient, d’autres sont jaloux.
Qu’en penses ta famille et tes amis ?
Tout le monde est content et m’encourage. Là, j’ai encore eu un article dans ‘l’Observateur’ et tout le monde est fier de le montrer aux gens.
Comment vis-tu ton personnage sur scène ?
Alors là, je suis Mon Coluche ! Je vis vraiment Mon Coluche ! Je suis à moi…je vis mon instant. En revenant au début je pensais que c’était facile, alors que c’était très dur. Aujourd’hui je me retrouve en me disant que c’est vraiment facile, mais…c’est toujours aussi dur. Mais je suis pleinement moi-même.
Je vais te dire une blague là maintenant, elle ne sera jamais pareille que si je la fais sur scène.
Tu la vivras mieux sur scène.
Oui, voilà ! Je la vivrais mieux et je donnerais plus d’émotions en étant sur scène.
Quels sont les bons souvenirs avec tes fans ?
Les remerciements qu’ils me font. Les félicitations innocentes du genre : « Votre maquillage il est vraiment bien fait, tellement bien fait, qu’on pourrait se tromper avec Coluche s’il existait encore.
Or je n’ai qu’un peu de maquillage rouge sur le nez, c’est tout !
Est-ce que ton regard à changé à l’égard de Coluche, maintenant que tu le représentes ?
Ah oui, il a changé. Avant j’aimais bien Coluche, mais je ne comprennais pas tout. Aujourd’hui, j’ai tout compris.
Et qu’as-tu compris ?
Beaucoup de choses : la politique, les syndicats, la vie de tous les jours, le racisme. On peut rigoler de tout ça, car c’est tellement vrai. Il n’y a rien de méchant en fait. Quand tu prononces une phrase de Coluche, les gens interprêtent ce qu’ils veulent, mais ils ne connaissent pas en fait.
Oui, comme moi au début, je n’ai pas compris. Tout simplement, et j’ai envie de le dire aux gens, quoi. Car Coluche n’a jamais été raciste, comme il y a beaucoup de choses qu’il n’a jamais été.
Même s’il s’exprimait en se moquant des gens, son intention n’était pas méchante. A propos du racisme, il dit que c’est complètement ridicule parce que l’on est un pays européen aujourd’hui. On n’est plus français, on est européen…
As-tu décelé des ressemblances entre la vie de Coluche et la tienne ?
Non, du tout. J’ai peut être un fond de caractère. Quand je regarde le film 2h moins le quart avant Jésus-Christ, là je rigole, je me retrouve un petit peu. Parce que j’ai toujours été un peu grande gueule. Un peu moins maitenant car je me calme avec tout ça.
Mais on m’a déjà fait la remarque que s’il était encore vivant, on s’y tromperait.
Es-tu perfectionniste ?
Là j’pense quand même un p’ti peu. Je me donne à fond sur les sketches, car je ne sais pas faire un sketche comme une récitation. Si je me rends compte que ça ne va pas bien, je vais l’approfondir.
Tu travailles avec des DVD ou des disques ?
Non, pas spécialement. Quand je décide de faire un sketche, je vais dans les bouquins pour avoir le texte. Les vidéos s’il y en a. Puis je regroupe le tout sur un papier, et après je reprends tous les petits bouts qui manquent. Je refais le sketche complet avec les extraits qui n’étaient pas sur une page ou une autre. Pour que ceux qui connaissent Coluche, puissent retrouver toutes les phrases. Coluche avait une maladie c’était de ne pas faire ses sketches complets quand il était en enregistrement. Donc si t’écoutes ‘Gérard’ sur un cd, tu vas l’écouter sur une autre version il va manquer des phrases. Donc je me suis amusé à récupérer les phrases qui manquaient dans l’un et dans l’autre, à les regrouper, et comme ça les gens retrouvent le sketche avec toutes les phrases.
Sa façon de parler. C’était rude. C’est vrai qu’il y avait des phrases qu’on avait du mal à comprendre, sur n’importe quels sujets. Moi franchement quand j’ai connu Coluche, avant de savoir que j’allais l’interpréter, j’aimais bien Coluche mais sans plus, car il y a des trucs qui me faisait peur ou que je ne comprennais pas.
Quoi par exemple ?
Sur les vieux…il n’a pas été non plus gentil, hein ? Alors que maintenant je regarde tout ça pour faire un sketche. Mettons les anciens combattants, je l’écoute, j’essaye de comprendre les phrases, les mots aussi parce que ça n’est pas évident. Et je me dis, c’est enfantin, ya rien de méchant. C’est marrant et puis c’est tout.
Quand il dit par exemple : « Bon on a fait la guerre…il pleuvait…sale temps. Bon, heureusement que c’était un sale temps, sinon ça aurait été des vacances, ça aurait été triste ! »…c’est enfantin.
Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
Sur ma carrière de Coluche, on peut dire ça comme ça ? Je le vis bien, je suis content, mais j’aimerais bien en vivre. J’aimerais bien finir ma vie avec ça, et aussi p’t’être apporter ma touche personnelle.
C’est à dire ?
J’aimerais bien mettre sur table des choses que j’ai sur le cœur, mais avec sa façon à lui. L’idée de Coluche est toujours là aujourd’hui. C’est vrai qu’il y a des nouveaux noms et des nouvelles situations. Et j’aimerais bien trouver quelqu’un qui sache écrire des sketches et qui en ferait pour moi.
Tes déplacements ?
Le plus loin c’est Colmar, Sedan. Je suis du Nord, et donc je vais dans les départements voisins.
Jean Roucas, avec lesquel je suis en photo. Mais je ne l’ai pas cotoyé.
As-tu été sur des plateaux télés ?
Non, mais j’ai fait le casting de l’émission ‘Qui sera le meilleur sosie ?’.
Travailles-tu avec d’autres sosies ?
Oui, ça m’arrives avec des Johnny, des Claude François, des Elvis Presley…les classiques, c’est plus dans mon coin.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui va se lancer dans Sosyland ?
Moi, les conseils que je peux donner :
-il faut qu’il aime
-il faut qu’il y crois
-et il faut qu’il essaye
C’est simple. S’il aime bien le personnage, s’il y croit, qu’il essaye et puis c’est tout !
Qu’aurais-tu à dire à ton public ?
Que les gens viennent me découvrir sur scène s’ils veulent vivre un bon moment de Coluche. Un dimanche on m’a invité un matin pour midi…c’était à 3h de route. Alors qu’on n’en avait parlé à ce Monsieur que la veille. On lui disait : « MA Coqueluche, il faut le voir ! ». Et le lendemain, il m’a appelé et je suis venu.
En fin de compte ce sont des gens qui m’ont vu en spectacle et qui l’ont conseillé de m’inviter. Et moi, en pensant que ces personnes seraient là au spectacle à 3h de route, j’y suis allé. Egalement quand je suis allé en Dordogne, je devais faire mon spectacle le samedi, dans un camping. Les gens en ont réclamé un autre que j’ai fait avant de repartir, quelques jours après. J’avais le même public mais aussi des nouveaux.
Quel est le contact que les gens ont avec toi ?
J’ai un truc marrant à dire. En ce moment j’ai des boutons de fièvre. Bien-sûr cela ne se voit pas lorsque je met du maquillage, mais quand je retourne dans les loges et que j’ai fini de me démaquiller, les gens viennent m’embrasser. Alors, je leur dit : « Non, je ne peux pas. J’ai des boutons de fièvre, je ne voudrais pas que vous les attrapiez ».
« Ca, ça ne fais rien, on s’en fou, allez hop ! »
« Ca fait vachement plaisir ».
J’ai plein d’anecdotes comme ça. Les gens me payent à boire, je leur fais des dédicaces. Ou alors, on me demande si je n’ai pas des cd. Je n’en n’ai pas encore.
As-tu des relations avec d’autre sosies de Coluche ?
J’ai vu le spectacle de Joel et j’ai eu la chance de le rencontrer. Il est très sympa. On a discuté un peu ensemble. J’ai rencontré aussi Alain Vela, qui est très très bien aussi. Et Colubilis, au casting de TF1.
Henri Giraud, je n’ai pas eu la chance de le rencontrer. Je le souhaites un jour d’ailleurs, pourquoi pas.
C’est très intéressant, car chacun a sa façon de travailler. Joel a une façon marrante et superbe, tout comme Alain Vela.
Est-ce que cela te donnes des idées ?
Oui, bien sûr. Cependant, je ne veux pas voler leurs idées. Chacun a son style de travail, qui est très bien, mais je n’irais pas voler une idée de Joel, d’Alain ou même d’Henri Giraud que l’on peut découvrir sur Internet.
J’aimerais d’ailleurs qu’on ne me vole pas mon idée, non plus. Ca serait pas sympa. Je pense qu’il faut garder le respect de chacun. Chacun a son style. Le public a la chance d’avoir plusieurs sosies et de retrouver son Coluche préféré.
As-tu des projets filmés ?
Au resto du cœur de Colmar, je suis filmé sur une moto : un stunt. Les gens ont été content de retrouver les cris de Coluche. Moi personnellement, j’trouve pô, hein. J’ai eu plus peur qu’aut’ chose, parce que je n’aime pas du tout la moto, car j’en ai une peur bleue. Quand le gars va jusqu’à plus de 100, sur une petite distance, c’est impressionnant quand même. Et donc le cri est naturel.
Mais c’est à faire, en tout cas. Je conseille de faire un baptême de moto.
As-tu une prestation prochaine ?
Oui, tout à fait mon cher Sagas. Suite à un article sur moi dans le journal ‘L’Observateur’, j’ai été contacté par un journaliste de France 3, pour être invité à une émission de 45 minutes, le 18 octobre prochain. Le thème est la passion. Je serais interviewé sur ma passion d’être Coluche, et intepréterais un sketche.
Au journaliste de France 3, je lui ai demandé, si c’était possible de dire que :
« Pour l’inauguration du film de Coluche, qui va sortir le 15 octobre prochain, est-ce que ce serait possible d’inviter tous les sosies de Coluche ? »
Que penses-tu de la bande annonce du film de Coluche ?
Je veux découvrir le film complètement ce jour là. Je ne veux donc pas regarder la bande annonce.
Tu seras habillé en Coluche ?
Non, sauf si je suis invité à l’avant première. Tout le monde m’en parle et me demande si c’est moi qui joue dans le film, dont des personnes qui ne me découvrent : « C’est pas vous qu’allez jouer dans le film de Coluche ? ».
Tes sites :
http://macoqueluche.blogspot.com/
http://macoqueluche.com/
Je te remercie et te souhaites tous mes voeux à Sosyland !