Ceux et celles qui me lisent depuis longtemps savent que j'ai déclenché ma première poussée et été diagnostiquée sep quelques jours avant de partir pour le trek du tour des
Anapurnas au Népal (clic pour les nouveaux). J'ai trouvé dans les paysages mais aussi et surtout dans la culture bouddhiste (je préfère considérer ainsi
le bouddhisme plutôt que de parler de religion) une paix qui m'a permis d'absorber le choc.
Chaque nouveau voyage me permet d'approfondir mes connaissances mais aussi de me poser un peu, d'essayer de retrouver un peu de sérénité malgré toutes les angoisses que mon intruse véhicule.
Ce voyage n'a pas échappé a la règle et les nombreux monastères par lesquels nous sommes passés ont été autant de moments de paix et de réflexion pour moi.
A la recherche de ce fameux lâcher prise que je teste depuis mon retour avec cette petite poussée ...
Monastère de Thiksey
J’ôte mes sandalettes de baroudeuse à l’entrée de ce magnifique monastère de Spituk et j’enlève ma casquette en signe de respect. On entre découvert dans la religion bouddhiste alors que c’est le
contraire chez les hindouistes. Je baisse la tête et lève le pied pour entrer par la petite porte après avoir jeté un rapide regard sur les peintures de l’entrée, les 4 Dieux des 4 directions et
la roue de la vie de Bouddha sur laquelle on enseigne le bouddhisme aux moinillons.
Photo de Julien Ferbert
J’entre.
L’intérieur est plutôt lumineux, la clarté provenant de 4 petites fenêtres donnant sur la "plaine", et par un puits de lumière situé au
centre de la pièce, tout en haut, entre les piliers. Les rangées de bancs sont recouverts de tapis pour que les lamas y prennent place confortablement, particulièrement au cours des longues et
froides, très froides, pujas d’hiver. De grands piliers, au moins douze, témoignent de l’importance de ce monastère. Les murs sont recouverts de multiples peintures murales, très colorées, qui
représentent des divinités, des incarnations, des bouddhas et tant de symboles de ce bouddhisme si compliqué que j’apprivoise petit à petit, voyage après voyage. Ce bouddhisme dont l’origine a
pour but de nous aider à combattre la souffrance qui va avec notre condition humaine. Tout un programme qui me touche, qui me parle au plus profond de moi. J’aimerais tellement m’imprégner
davantage de la solennité et de la profondeur de cette pièce principale mais la courroie de mon appareil photo qui me cisaille le cou me rappelle ma condition de touriste, me rappelle que ce
monde n’est pas le mien.
C’est la pause repas pour les vieux moines, en majorité, qui sont restés au monastère en cette période de moisson pour laquelle les plus jeunes ont eu l’autorisation de sortir pour aider leur
famille aux champs. L’ambiance n’est pas à la prière mais très conviviale et détendue. A ma droite, deux lamas discutent entre eux avant de manger le repas qui les attend, du Dhal et du riz,
ainsi que quelques galettes. Un peu plus loin, comme un îlot de résistance à la gaité ambiante, un vieux moine est lui en pleine prière/méditation. Le lama tient son mala (= rosaire) à la main.
Et à ma droite, c’est un groupe de 5 moines qui rient et discutent ensemble avec force mouvements de bras, se prenant à témoin. Je ne comprends pas ce qu’ils disent mais leurs expressions
joyeuses me prouvent combien ils s’amusent et prennent plaisir à être ensemble.
Intèrieur du monastère de Spituk
J’aimerais tellement apprendre à comprendre cette langue, ce monde si particulier qui n’est pas le mien mais ce n’est pas le jour, ce n’est pas le moment.
Aujourd’hui je suis là en touriste, une autre fois peut-être….
Alors j’allume mon appareil photo pour voler une image de ces moines si chaleureux, pour ramener un peu de cette atmosphère et de ces rires dans la froideur de mes soirées solitaires.
Pour regarder les photos et me souvenir de ce moment magique où le temps s’est suspendu et où je me suis sentie en paix...