Urgences a pour moi été la série révélation, car elle avait ceci de particulièrement addictif de présenter des personnages vite attachants, en s'écartant des trames romantico-tragico familiales des séries. Ca se passe au boulot, des gens qui sauvent des vies et qui essayent d'en avoir une. Bien évidemment, les personnages ont disparu, d'autres sont apparus, ont gagné en densité, en complexité.
Toujours est il qu'au long des saisons, se sont invitées dans mon salon moultes trachéotomies, demande de NFS-chimie-iono, recherches de toxiques, laparo exploratrices. au point que parfois, je précédais le dr Carter : mais oui, il nous faut tout de suite les gaz du sang, bordel! ( dans mon salon, c'est clair que j'ai pas besoin d'être polie...), ou que j'aurai presque voulu poser une voie centrale à la place d'Abby, trop lente à mon goût.
J'ai tremblé avec Neela au bloc, en pleine réparation d'une valve aortique.
J'ai pleuré quand Mark Greene est mort.Par contre, je n'ai pas pleuré à la mort de Romano.
J'ai admiré les infirmières, Carole, Shirley, Sam,...
Bref, la série m'a marquée. Pourtant, je n'ai jamais voulu devenir médecin. A la vue de la plus petite goutte de sang, je fais un choc vagual. Je suis comme on dit une petite nature ( ou une personne très sensible, je préfère cette version là..). Mais l'hémoglobine télévisuelle, j'en redemande!
Evidemment, j'ai suivi plusieurs autres séries: Boston hospital ne m'a pas emballée. Grey's anatomy pue un peu trop le romantico dramatique pour me plaire vraiment, surtout que la Mérédith, des baffes que je lui mettrais. Ca manque de médical pour moi...
Et puis il y a eu Dr House. Orgasme.Plaisir incommensurable et délicieux. Perversion, sexe, hémoglobine, diagnostic, et cynisme. Le choc!
On peut reprocher à cette série des mécanismes et des ressorts quasi automatiques: quelqu'un est malade, très gravement et subitement, l'équipe trouve un diagnostic, se plante, le patient manque de mourir, puis finally une idée géniale le sauve.
Et pourtant: les personnages! Gregory House, tout ce qu'il faut d'yeux bleus pour faire fondre un iceberg, un cynisme à toute épreuve, qui cache ( ou pas) une blessure... voilà pourquoi, nous les filles on tombe dans le panneau.
Car qu'aime t on plus que de "sauver" nos hommes, sutout d'eux mêmes, pour pouvoir se dire que nous, on les a changé, qu'on est les plus fortes. Le patient le plus douloureux et inguérissable, c'est lui! II a beau parler de lupus, de maladies auto immunes, de syndromes en tous genres, il reste le plus sexy des doc's qu'on adore détester.
Les personnages secondaires apportent le contrepied " gentil ", même si le Dr Cody est présentée comme une garce arriviste, elle ne veut qu'une chose, faire fonctionner correctement son service.
Et puis, ce qui plait chez lui, c'est qu'il n'hésite pas à prôner des pratiques non conventionnelles. Les rebelles, ça a son petit côté dramatique et héroïque.
Alors oui, je regarde les séries " médicales". Bien sûr, même si j'ai vu comment pratiquer une trachéo au bic , je ne serais jamais capable d'accomplir de tels gestes dans la vraie vie. C'est peut être pour ça que ça me plait autant. Ce sont mes héros des temps modernes, qui n'ont pas de supers pouvoirs, qui parfois passent de sales journées ou se font plaquer, qui tombent malades, deviennent alcoolo ou dépendants, se marient, font des gosses. Des gens fondamentalement pas très différents de vous à moi, à cette petite nuance:
ils peuvent sauver des vies.