La direction générale du commerce et son commissaire, Peter Mandelson, sont ébranlés par une affaire de corruption présumée. Un des piliers de ce département, l'Allemand Fritz-Harald Wenig, s'est laissé piéger à Bruxelles par deux journalistes de l'hebdomadaire eurosceptique britannique The Sunday Times. Se faisant passer pour des lobbyistes londoniens, les deux reporters ont fait miroiter au haut fonctionnaire la promesse d'une juteuse commission, voire d'un poste grassement rémunéré, afin d'obtenir des informations pour le compte d'un pseudo-client chinois. Aucun versement n'aurait eu lieu, mais M. Wenig s'est bel et bien laissé aller à quelques confidences à la table des meilleurs restaurants bruxellois.
Le Sunday Times affirme disposer des enregistrements vidéo de trois rencontres compromettantes. D'après les conversations, M. Wenig laisse entendre, contre toutes les règles en vigueur au sein de la commission, qu'il pourrait être intéressé par les propositions financières qui lui sont faites. Devants ses interlocuteurs, il réfléchit à la meilleure façon de toucher les sommes promises après sa retraite, afin que l'affaire ne soit pas "illégale". L'ancien directeur de la politique antidumping de la commission trahit quelques secrets internes au sujet de fabricants chinois de chaussures et de bougies menacés par d'éventuelles sanctions européennes. L'Office européen de lutte anti-fraude a ouvert une enquête.
M. Wenig, qui va faire l'objet d'une procédure disciplinaire, a expliqué n'avoir transmis que des informations "semi-publiques".