Patrick Devedjian précipite la fin de carrière de Bernard Bled, un proche de Charles Pasqua
LE MONDE | 10.09.08 | 09h51 • Mis à jour le 10.09.08 | 10h04
Bouquet final pour "le cardinal". Alors qu'il célébrait, mardi 9 septembre, avec un grand feu d'artifice, les 50 ans du quartier d'affaires de la Défense, Bernard Bled – qui doit son surnom à sa petite barbiche à la Richelieu – s'attend à devoir quitter, dans les prochains jours, ses fonctions de directeur général de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) qu'il occupe depuis 2004. Un départ obtenu par Patrick Devedjian avec l'accord de Nicolas Sarkozy.
A 64 ans, M. Bled était à quelques mois de la retraite. En précipitant la fin de sa carrière, le nouveau patron du conseil général des Hauts-de-Seine donne un nouveau signe de sa volonté de "changer d'époque" après avoir annoncé, en juillet, son désir de "nettoyer les écuries d'Augias" dans son département. M. Bled est, en effet, un proche de Charles Pasqua, patron du conseil général de 1988 à 2004. "Je connais M. Pasqua depuis trente-cinq ans. Il m'a appelé il y a dix jours pour me dire qu'il restait mon ami", insiste M. Bled, qui se plaint de ne pas avoir été informé par M. Devedjian de son intention de le limoger.
Avant d'avoir été repêché par M. Pasqua en 2001 après la défaite de la droite dans la capitale, M. Bled a "régné" près de vingt ans sur la machine politico-administrative de Paris sous les mandats de Jacques Chirac et Jean Tiberi. Son nom a été étroitement mêlé aux "affaires" de la Ville de Paris qui ont émaillé la chronique de la mandature de M. Tiberi, de 1995 à 2001. En 2003, M. Bled a été mis en en examen dans l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris.
En 2001, M. Bled avait été nommé au poste stratégique de directeur des services des Hauts-de-Seine par M. Pasqua. En 2004, il a été mis en examen dans l'affaire Hamon, qui porte sur des soupçons de malversations qui auraient été commises au détriment du conseil général des Hauts-de-Seine à l'occasion d'un projet de création d'une fondation d'art contemporain engagé sous la présidence de M. Pasqua.
Manque plus que les Balkany ,grands amis de Devedjan,pour compléter le tableau./