Sarah Palin change la donne

Sarah Palin affole les sondages. Elle change la donne et révèle le véritable pari de communication du Parti Républicain. La logique de désignation de Sarah Palin réside dans l'analyse des difficultés du parti Républicain lors de la défaite des élections de novembre 2006. Les élections du 07/11/06 ont apporté trois modifications majeures dans le paysage politique. Tout d'abord, elles ont marqué une indiscutable percée des femmes. Elles sont désormais 9 à occuper des fonctions de Gouverneur. Elles sont 16 au Sénat et plus de 70 à la Chambre des Représentants. Cette percée a trouvé un nom emblématique en la personne de Nancy Pelosi, nouvelle Présidente de la Chambre des Représentants. En 220 ans d'Histoire, c'est la première fois qu'une femme accédait à cette fonction qui fait d'elle le troisième personnage de l'Etat après le Président et le Vice-Président. Ensuite, seconde modification, une nouvelle génération d'élus démocrates a donné une " raclée " à une génération finissante de leaders républicains. Le déséquilibre en leaders n'a jamais été aussi grand entre les démocrates et les républicains. Le premier parti regorge de talents tandis que le second est voué à se replier aux côtés de candidats âgés. Barack Obama symbolise cette nouvelle génération démocrate. Enfin et surtout, les soutiens politiques ont beaucoup évolué. En novembre 2006, les chrétiens conservateurs ont fait défaut aux républicains. L'électorat féminin s'est beaucoup mobilisé pour les démocrates. Les femmes ont été très sensibles au coût humain de la guerre. Elles ont été progressivement lassées par la " réthorique macho " du président Bush. Mais surtout, elles sont en attente de " ménage au Congrès ". Le Congrès est perçu comme un lieu de " culture de corruption " contre lequel les femmes doivent lutter. Avec la désignation de Sarah Palin, le Parti Républicain se réconcilie avec la droite religieuse et avec les classes moyennes. Il retrouve donc des "couleurs politiques" comme le montrent les sondages. Cette évolution des sondages donne raison à ceux qui ont interprêté la défaite de 2006 non pas comme la faveur des démocrates mais en raison de la désertion des conservateurs et des électrices blanches. Avant Sarah Palin, les électrices blanches donnaient une avance de 8 points à Obama sur McCain. Maintenant, McCain devance Obama de ... 12 points dans ce segment électoral. C'est une inversion qui en dit long.