L’unanimité si vigoureusement affirmée de l’UMP commence semble-t-il à se fissurer. Après l’interrogation exprimée par Hervé Morin à Royan à propos du fichier Edvige, et qui vient d’être reprise à son compte par le Président, on a appris qu’Eric Woerth, ministre du Budget, avait bataillé contre la taxe sur les revenus du capital. Heureusement pour l’harmonie de cette grande et belle famille de la majorité de progrès, il a fini par se faire une raison. Mais, le naturel est revenu au galop. Parant des couleurs de l’amour ce qui n’est peut-être que de la raison – c’est si confortable d’être ministre – il a déclaré : «quand on aime quelqu’un, il faut l’aimer pour ses qualités et ses défauts ». Réalisant qu’il venait, offense suprême, de reconnaître au chef de l’État des défauts, il a poursuivi : « c’est pour ça que j’aime peu de gens ». Il pensait ainsi se faire absoudre, indiquant que Nicolas Sarkozy figurait au petit nombre des élus de son cœur. Malheureusement, il ne réalisait pas que, si l’on aime des gens aussi bien pour leurs qualités que pour leurs défauts, on se trouve vite conduit à pouvoir aimer tout le monde.
S’il compte aussi juste qu’il parle ou raisonne, on ne peut être qu’inquiet pour les Finances de la France.