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10 septembre 2008
Nous ne devons jamais être timides dans notre manière de vivre notre foi
À la veille de sa venue en France au côté de Benoît XVI, le Cardinal Bertone, secrétaire d'État du Saint-Siège a donné un entretien :
Michel Janva"L'Église, en France, par son enracinement historique profond dans la société, par son exigence missionnaire et intellectuelle, a toujours voulu être présente à l'ensemble des questions sociales et des lieux où les hommes vivent et travaillent : attention aux problèmes bioéthiques, à l'éducation et à la famille, à la vie dans les banlieues, à l'accueil et à l'intégration des populations immigrées, à la culture... L'Église, en France, doit demeurer fidèle à cette tradition en continuant d'embrasser par son regard et par son engagement l'ensemble des réalités humaines. L'histoire de l'Église dans votre pays présente à cet égard des visages de sainteté très divers, qui attestent de son ouverture très large et permanente aux défis du monde, en même temps que de la grande fécondité sociale de l'Évangile.
La conception française de la laïcité a longtemps eu tendance à marginaliser la foi, la cantonnant au domaine privé. De son côté, l'Église, en France, qui a pourtant l'habitude d'être en dialogue avec les autres confessions religieuses et avec les autres familles de pensée présentes dans la société française, a souvent peiné à faire comprendre qu'elle ne parle ni n'agit à la manière d'un lobby qui cherche à faire avancer ses intérêts, mais qu'elle veut contribuer, par son expression, à la recherche du bien commun. [...]
Aujourd'hui, l'État est conduit à prendre en compte le fait que, malgré l'avancée de la sécularisation, beaucoup de citoyens ont une " vie spirituelle " qui a un retentissement dans la vie sociale, et qu'il n'est ni juste ni fécond que l'on veuille bâtir le bien commun en dehors de toute considération pour ce qui est, à la lumière du bon sens, une réalité sociale. Si les mots ont une signification, la laïcité positive ne constitue pas une menace pour le principe de laïcité, ni même une rupture. Cela signifie seulement que cette laïcité n'est pas aveugle et qu'elle ne méconnaît pas le fait religieux. C'est une évolution qui la rend plus saine. Il faut maintenant que cette conception de la laïcité passe peu à peu dans les faits. [...] je reprendrai volontiers les mots exprimés récemment par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux : " Nous ne devons jamais faire preuve de timidité dans notre manière de croire et de vivre notre foi." Le dialogue interreligieux ne s'oppose ni ne se substitue au témoignage. Ce dialogue entre les grandes traditions religieuses, dont la logique profonde est celle de la charité, n'a pas pour finalité d'effacer les différences entre les croyants [...] je tiens à signaler qu'un document du Conseil pontifical est en préparation pour aider et stimuler les acteurs de ce dialogue."
Posté le 10 septembre 2008 à 08h56 par Michel Janva | Catégorie(s): L'Eglise : Benoît XVI
Commentaires
J'ai remarqué un truc, y'a plus aucun calvaire, sauf dans les campagnes.
J'habite le 92, y'a pas un calvaire, nulle part.
Alors on prie où quand on est dehors ?
Rédigé par : Eric | 10 sep 2008 15:59:48