Dans l’histoire du journal interne, certains se souviennent encore d’une époque où les salariés eux-mêmes produisaient les contenus. Cette technique avait un objectif majeur : garantir un ton juste, une vraie proximité des sujets traités, des infos données et du ton aux attentes des cibles. Après tout, on est jamais mieux servi que par soi même.
Puis le temps de la professionnalisation est arrivé. L’idée : utiliser des journalistes pour améliorer la qualité. On s’est aussi parfois éloigné de la cible, on a instauré plus de distance.
Des solutions intermédiaires peuvent naturellement être trouvées. A ce propos, l’idée de L’Enseigne La Poste mérite d’être soulignée. Leur ambition (qui est celle avant tout de son Président): faire un vrai journal de terrain, proche des guichetiers notamment. Un journal mensuel qui traite des sujets qui les intéresse vraiment, qui adopte leur point de vue et n’hésite pas à soulever les points qui font mal, même si ce n’est à priori pas tout à fait politiquement correct. Rien de nouveau me direz-vous, le monde étant pavé de bonnes intentions. Pas si sûr !
Tout d’abord parce que l’Enseigne s’est donné la peine d’aller jusqu’au bout de son projet. En choisissant par exemple de délocaliser le comité de rédaction en région. Ce sont des postiers, représentatifs des différents métiers de l’entreprise, qui nous aident à choisir les sujets en fonction des questions que se pose le terrain. En acceptant volontairement des scénarisations qui ne laissent pas la possibilité au journal de dériver de son projet. Sur certains sujets, seule la parole du terrain est relayée, avec une volonté réelle de ne pas, comme c’est trop souvent la tendance, utiliser les verbatims pour servir la soupe. En restant particulièrement vigilant sur la rédaction. Lors de la validation, les propos trop consensuels sont systématiquement supprimés.
Cela change des habitudes. Cela remet en cause les habitudes.
Dernier point fort à souligner : le résultat sera testé à chaque numéro. Les réactions mêmes négatives sur cette nouvelle formule seront publiées. La Direction s’y est engagée.
Stanislas Haquet