La carte d'identité du fumeur de joints
La consommation de cannabis concerne près de 4 millions de personnes en France, dont 1,2 millions d’usagers réguliers (au moins 10 consommations par mois) et 550 000 fumeurs quotidiens. Dans la population âgée de 15 à 64 ans, 3 personnes sur 10 l’ont déjà expérimenté.
C’est bien sûr la drogue illicite la plus consommée en France. Et son usage se banalise, c’est la principale conclusion de l’étude réalisée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Si toutes les catégories de population sont désormais touchées, certaines le restent plus que d’autres.
- Localisation. A l’adolescence, les régions de l’ouest de la France sont les plus concernées par la consommation de cannabis, notamment la Bretagne. Les régions Midi-Pyrénées et Alpes-Côte d’Azur présentent aussi des taux supérieurs à la moyenne. Le nord est moins consommateur. A l’âge adulte, la carte est différente : c’est la région Ile-de-France qui se distingue le plus, avec une consommation largement supérieure à la moyenne.
- Sexe. Les hommes consomment davantage de cannabis que les femmes. La différence se creuse avec la régularité de la consommation.
- Age. Malgré la banalisation, le cannabis reste avant tout consommé par les jeunes. La consommation régulière est rare après 35 ans. L’expérimentation est en moyenne réalisée à 15 ans. La moitié des individus de 17 ans ont essayé au moins un joint.
- Profession. Les élèves et étudiants sont très concernés par le cannabis, ainsi que les chômeurs. Parmi les actifs, les moins touchés sont les agriculteurs, les plus touchés sont les cadres. Les personnes avec un niveau de diplôme élevé ont tendance à expérimenter davantage, mais à ne pas devenir consommateurs réguliers.
L’expérimentation du cannabis (le fait de fumer un joint «pour
essayer») avait fortement progressé depuis 1990, mais a tendance à se
stabiliser depuis 2002. En revanche, l’usage régulier continue de
progresser. Il concernait 3,8% des 15-34 ans en 2000, c’est désormais
5,9%.
Prix en forte baisse
Les
consommateurs, de plus en plus nombreux, profitent de ce que le prix de
la résine de cannabis est en forte baisse par rapport à une enquête
réalisée il y a 10 ans : - 27%. Une barrette vaut désormais en moyenne
4 €. Quant à l’herbe, son prix a été quasiment divisé par 2, de 10€ en
1996 à un peu plus de 5€ aujourd’hui en moyenne.
L’étude de
l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies estime enfin le
coût social du cannabis : 919 millions € (prévention, répression,
etc.), soit 0,06% du produit intérieur brut, c’est-à-dire environ 15 €
par habitant et par an.
Aurélie Blondel [email protected]