Manu (Lambert Wilson) et Philippe (Pascal Elbé) forment un couple homo et bobo en pleine crise. Pédiatre de métier, Manu ne peut plus passer sur son désir d’enfant et face au refus catégorique de son compagnon, la séparation semble inévitable. A nouveau célibataire, Manu revoit Fina (Pilar Lopez de Ayala), une jeune sans papier rencontrée par hasard. Il lui propose un mariage blanc et dans la foulée, si elle le veut bien, d’être la mère porteuse de cet enfant tant attendu. D’abord en colère, cette fille perdue va progressivement se lier d’amitié avec notre homo tristounet. Et quelques semaines plus tard, mariage et bébé sont au programme. Mais, comme on le sait, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et Fina va progressivement se découvrir des sentiments pour son nouvel ami gay...
Surfant sur un thème de société (l’adoption chez les homos, toujours interdite en France), Comme les autres s’apparente à un téléfilm de luxe bourrés de bonnes intentions. Difficile de ne pas s’y casser les dents. De ce point de vue, Vincent Garenq ne s’en sort pas trop mal en évitant les clichés et en proposant un ton tragi-comique bien vu et assurant un divertissement de qualité. En effet, son film se regarde avec beaucoup de plaisir, donne dans le drame sans tomber dans un surplus de pathos et s’avère aéré et bienveillant. En couple d’homos séparés, Lambert Wilson et Pascal Elbé nous gratifient de leur charme naturel et livrent une prestation honorable. Mais ce qui gêne un peu dans cette fiction très calibrée, c’est qu’en fait le couple gay n’est pas vraiment traité « comme les autres ». Quand Manu s’égare le temps d’une nuit avec Fina, nous avons droit à une scène de jambes en l’air. Mais quand il s’agit de lui et Philippe, il ne faut pas s’attendre à plus qu’un chaste baiser. Manque de courage des acteurs ? Censure obligée pour une diffusion sans problèmes en prime time dans deux ans ? Ce travers est difficilement excusable et marque un flagrant manque de courage.
Ce détail (qui a son importance) de passé, Comme les autres se révèle être une comédie dramatique entre le cinéma français populaire de qualité et la comédie dramatique (voir les séries) made in USA. Des bons sentiments qui marchent, des décors bobos qui font rêver, un casting charmant…Prévisible mais efficace.