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"La dimension de toutes les statues de ce genre a été surpassée de notre temps par le Mercure que Zénodore a fait pour la cité gauloise des Arvernes, au prix de 400.000 sesterces pour la main-d'oeuvre, pendant dix ans. Ayant suffisamment fait connaître là son talent, il fut mandé par Néron à Rome, où il exécuta le colosse destiné à représenter ce prince."..Pline, Histoire Naturelle, XXXIV, 18, 6...C'est par ces mots que Pline évoque l'incroyable monument que les Arvernes firent édifier en l'honneur de Mercure, divinité la plus vénérée en Gaule romaine. Et c'est sur le Puy-de-Dôme que le Mercure des Arvernes recevait le culte le plus important : les hauteurs du point culminant de la chaîne des Puys (1465 m) ont restitué les vestiges d'un très important sanctuaire des Ier - IIème siècles ap. J.-C., qui succédèrent sans aucun doute à un sanctuaire gaulois d'avant la conquête césarienne. Devant l'un des deux grands temples du sanctuaire, fut découverte une inscription (CIL, XIII, 1523) dédiée au dieu Mercure Dumiatis, à laquelle était dédié le lieu. Dumiatis : nous avons là le nom de la divinité gauloise assimilé à Mercure. On a depuis longtemps compris que le nom du dieu donna son nom à la montagne, le Dôme, qui ne doit donc rien au terme grec dôma, racine du français dôme.Que signifie Dumiatis, quelle était la nature de ce dieu ? Plutôt qu'à l'irlandais duma, "tertre", qui ne correspond pas bien à la configuration de cette haute montagne, il faut penser à une racine formée sur l'indo-européen *dhumos, "vapeur", que l'on retrouve dans l'irlandais ancien dumacha, "nuées", ou dans le calendrier de Coligny Dumannios, qui désigne un mois de l'hiver.On comprend alors mieux comment était perçu la montagne : elle est le lieu des brouillards, de la rencontre entre les rayons du soleil, la brume, les roches ; elle préserve la neige, alors que la vallée déjà reverdit ; elle révèle un peu des mystères du monde, sous la protection du dieu des hauteurs embrumées, Dumiatis. Et quiconque a déjà eu l'occasion d'observer le Puy-de-Dôme sait à quel point son aspect est changeant, souvent en opposition avec la situation de la vallée : Il est du domaine du divin.