Le 1er septembre a débuté partout dans le monde le jeûne de ramadan, neuvième mois du calendrier musulman au cours duquel le Coran a été prodigué comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement — Le Coran (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 185).
Ce même jour, François Fillon était justement l'invité d'Europe 1. Interrogé par Jean-Pierre Elkkabach sur le conflit en Afghanistan et la pérennité de l'engagement militaire français sur ce terrain, le Premier ministre a en l'occurrence dramatiquement perdu tout discernement en faisant la réponse imbécile suivante : "Le conflit va durer, parce que les causes de ce conflit sont très profondes. C’est l’opposition entre le monde musulman et une grande partie du reste de la planète, c’est le conflit israélo-palestinien, c’est les déséquilibres économiques et sociaux qui règnent dans le monde."
Une rhétorique digne des partisans du choc des civilisations. Un amalgame proprement scandaleux entre les musulmans et les terroristes d'Al Qaïda, dont les talibans d'Afghanistan seraient aujourd'hui la branche la plus active. Pis, en quelques mots, le chef du gouvernement parvient à appliquer une grille de lecture religieuse au conflit israélo-palestinien et rapproche ce conflit, pour d'obscures raisons, de la guerre en Afghanistan. Comme si les situations à Kaboul et à Jérusalem étaient intimement liées en raison de la simple présence de musulmans dans ces régions.
Ce sont en particulier 5 millions de Francais musulmans qui pourraient légitimement s'estimer outragés d'être ainsi stigmatisés par leur propre Premier ministre qui les assimilent donc à des "opposants" à cette "grande partie du reste de la planète"... dont bien entendu fait partie la France, pays dont ils sont pourtant citoyens à part entière.
Quand on se souvient que Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur depuis des années et candidat à la présidence de la République, se révéla incapable de dire si les dirigeants d'Al Qaïda étaient sunnites ou bien chiites, on se dit qu'une dangereuse incompétence préside et gouverne la France. Cela fait frémir quand ce sont précisément ceux-là qui décident en particulier, et de préférence sans même consulter le Parlement, d'engager plus fortement les forces française dans le bourbier militaire afghan.
Où l'on parle de : François Fillon en guerre contre le monde musulman