Bien sûr, il y a toujours ceux qui préfèrent Sienne, plus élégante, plus sophistiquée, moins "carte postale". Mais Sienne reste encore largement considérée comme une ville artistiquement médiévale, restée à la porte de la Renaissance.
L'expo de la National Gallery entend réparer l"injustice, et montrer la vitalité de la "Renaissance Siennoise" tout au long du XVè et XVIè siècle. Le parcours étale sur 6 ou 7 salles plusieurs chefs d'oeuvres surprenants. Je pense tout particulièrement à ceux de Sano di Pietro (1405-1481) en particulier la vierge à l'enfant avec Saint dont je ne trouve pas trace sur le web, et je vous renvoie au catalogue. Le panneau dégage une grande douceur, la position des mains de l"enfant et de la vierge sont exquis. On voit d"ailleurs la façon dont l'artiste combine les dernières techniques florentines du volume et l'héritage du style siennois. Comme quoi en peinture il n'y a pas de peintres "retrogrades" ou égarés sur la voie du progrès, il n'y a que de bons et de mauvais peintres, avec des choix esthétiques conscients et assumés.
Autre pièce marquante, la flagellation du Christ, de Francesco di Giorgio (1439–1501) : cette plaque de bronze reproduite ci-contre, pousse au maximum la force expressive de l'art de Sienne. Pour un peu, on pense aux esclaves de Michel Ange, exécutés à Florence à peine 30 ans plus tard (1520-1532).
Voir ici un article plus soigné du Telegraph. La Renaissance Siennoise, Renaissance : Siena, art for a city, à la National Gallery jusqu'au 13 janvier. Donc rien ne presse, mais il faut tout de même se dépêcher.