L'art des grotesques est un art merveilleux, qui soulève pas mal d'enjeux esthétiques (et autres) à même d'occuper l'esprit. L'ornement, l'arabesque, la grotesque, et tout ce qui relève du "décoratif", s'appuient d'abord sur des principes esthétiques qui vont à l'encontre de la pureté classique, de la modernité fonctionnaliste (voir ici et là). Il est donc intéressant de voir (re)surgir aujourd'hui ce goût de l'ornement, à un moment de sortie de la modernité.
Ces travaux mettent ainsi en lumière les très nombreuses dimensions des grotesques, leurs influences et leur symbolisme. Leur lien aux proverbes et jeux de mots, leur proximité avec la "science hiéroglyphique", où la façon de symboliser par l'image des concepts qui ne s'expriment aurtrement qu'à longueur de mots. Autant d'éléments qui obligent à remettre en cause l'idée selon laquelle els grotesques ne seraient que le fruit d'une imagination fantaisiste débridée. Il faut se rendre à l'évidence : nous n'avons pas affaire à de "purs décors" (pour reprendre le titre d'une belle exposition sur l'ornementation islamique) mais à des programmes réfléchis, en étroite relation avec les bâtiments, les oeuvres qu'ils entourent, et dont la relation avec eux, sans être de pure dépendance, n'est pas non plus licence sans raison.