Si vous avez lu le 24 Heures d’hier, vous n’aurez sûrement pas loupé sa une ! Un gros titre bien alléchant et bien vendeur qui titille la partie la plus sensible de votre être : votre porte-monnaie. Pour faire bon poids, le titre fait allusion à une hypothétique double peine. Tous les ingrédients d’un titre vendeur son réunis : argent, police, amende, injustice.
Vous paierez deux fois pour vos infractions
Pour rajouter un peu d’intérêt à cette «information», le titre de l’éditorial de Laurent Busslinger nous révèle que les taxes étatiques «prolifèrent insidieusement». Le tableau est donc de plus en plus accrocheur puisqu’il est de plus en plus sombre. Le côté sournois du «cancer» de la taxe n’y est bien évidemment pas pour rien.
Pour en rajouter une couche, le titre en utilisant le futur – paierez – donne l’impression que cela est nouveau, que l’Etat et sa police serrent la vis et que si jusqu’ici ils agissaient de manière proportionnée, c’est bientôt fini.
Tout est réuni pour appâter le lecteur, le rendre furax et donc acheter le canard !
Si vous lisez l’article en vitesse – attention au radar détecteur d’excès de rapidité de lecture – vous êtes tenté de croire à cette «nouveauté» et vous tombez dans le panneau.
Vous tombez dans le panneau parce que ce que La Julie présente comme une nouveauté particulièrement injuste de la part de l’Etat vorace n’est que la tentative de revenir à une situation qui prévalait jusqu’en février dernier. La lecture du chapeau vous en convaincra : «Le canton de Vaud s’est vu récemment interdire de facturer les frais d’intervention de la police. Le Conseil d’Etat revient à la charge pour valider cette pratique qui rapporte 100 000 francs par mois.» Précision de l’article : le fait de faire payer les frais de certaines interventions policières est fondé sur une loi de 1934.
Malheureusement l’auteur de l’article ne nous explique pas le contenu de cette loi, ne nous dit pas si elle est encore en vigueur et pourquoi la Cour administrative cantonale a «tancé» le canton qui facturait depuis longtemps des frais lors d’infractions nécessitant une intervention policière.
Et voilà comment avec deux titres « judicieusement » choisi et un temps verbal à la limite du mensonge on fabrique une «une» bien affriolante à partir d’un, presque, non-événement.
P.S. pour la peine, je pique sans vergogne la photo illustrant l’article.