Requiem pour un paysan espagnol
Ramon Sender - (Babel n°25)
"la famille de Paco n'était pas des plus bigotes du village. "dans la grande misère. Paco tentera bien de s'insurger contre cette idée préconçue, mais en vain. "attendant - inutilement - la famille pour la messe de requiem."nommer, tout juste en la sous-entendant avec quelques scènes, l'auteur réussit l'exploit de nous raconter l'essentiel : la peur, la crainte, la souffrance, la délation, la collaboration, la contrainte. Ce livre - un classique de la littérature espagnole - nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine et des meurtrissures de la société.
[...] ils avaient gardé l'habitude de faire leurs pâques, et deux offrandes à l'église par an, l'une en laine et l'autre en blé, au mois d'août. Ils le faisaient plus par tradition que par dévotion, pensait Mosén Millan, mais ils le faisaient". Aussi, pour tenter d'attirer la famille vers la religion, Mosén Millan se rapprochera du petit Paco en le prenant comme enfant de choeur. Jusqu'au bout, le prêtre aura beaucoup d'affection pour l'enfant et l'adulte.
Paco dit qu'il allait prévenir les gens, pour qu'ils aillent voir le malade et aider sa femme. Il viendrait de la part de Mosén Millan et, ainsi,
Alors que Mosén Millan s'apprête à dire la messe de requiem pour Paco du moulin, le curé se souvient du jeune homme, et de son baptême. Parmi les centaines célébrés, c'est son baptême qui lui revenait en mémoire. Et particulièrement la richesse des vêtements de l'enfant, - luxe des gens de la terre - ainsi que les personnes nombreuses portant le deuil. personne ne refuserait. Le curé lui dit que ce qu'il avait de mieux à faire était de rentrer chez lui. Quand Dieu permet la pauvreté et la douleur, dit-il, il a ses raisons".
Requiem pour un paysan espagnol" de Ramon Sender fait
En grandissant, Paco s'éloigenra un peu plus de Mosén Millan, tout en continuant à aller à la messe et en se confessant. Comme le prêtre s'était souvenu du baptême de Paco, il se remémorera avec la même acuité son mariage. Mais en Espagne comme ailleurs en Europe les temps changent et, - avec elle - la société civile. La république se mettra en place tant bien que mal après le départ du roi. La république porteuse d'espoirs pour des millions d'Espagnols vivant dans le dénuement et sous le joug d'une aristocratie encore toute puissante.
Les élections du village amèneront l'avénement de Paco et de quelques autres réformateurs au Conseil municipal. Ils seront tous résolus à faire avancer la société dans le bon sens et à supprimer les avantages terriens passés. Des meurtriers envahiront le village et feront régner la terreur sur les paysans de la Province. Par l'épouvante, les phalangistes espagnols annihileront toutes les aspirations sociales qu'avait fait naître la
Frente Popular. Paco du Moulin n'y survivra pas. Mosén Millan ne l'oubliera jamais, en
De même que le prêtre attend vainement la venue de la famille pour la messe, il se rappelle que