Vous avez prévu de lire quoi, cet été ? Vous savez pourtant que cette question existentielle vous pend au nez. Que d'ici quelques semaines les hebdos vont se déchaîner. Vous rendez vous compte que vous n'y échapperez pas ?
Mais, au fait, c'est quoi au juste un "roman de l'été" ? Un ouvrage à l'épreuve des vagues ? Un opuscule sand-proof ? Un bouquin à dévorer en apnée ? N'a-t-on plus le droit de lire des livres aimables au printemps ? Doit-on se taper des pavés indigestes toute l'année, dans l'attente de la seule saison qui permette enfin de se relâcher, de s'abandonner au stupre de la lecture facile ?
Peste soit des livres de l'été ! En voici deux, estampillés all-weather, qui devraient vous procurer quelques heures diablement plaisantes :
"Les falsificateurs" d'Antoine Bello. Un jeune homme, Sliv, est embauché dans une boîte qui sert de couverture à une organisation nommée C.F.R. Le Consortium de Falsification du Réel a pour mission de travestir les grands événements (Laïka, la première chienne dans l'espace, n'aurait jamais existé ; l'Amérique n'aurait pas été découverte par Christophe Colomb, mais par les Vikings...). Dans quel but ? Pour servir quels intérêts ? Sliv va chercher à le découvrir de l'intérieur. 500 pages qui se lisent d'une traite (malheureusement, il faut de temps en temps aller au boulot), et qui, n'en doutez pas, devraient générer une suite (le roman se termine sur la phrase sibylline "a suivre") et une probable adaptation cinématographique, tant le sujet se révèle plein de promesses. Un jeune auteur à suivre.
"Les Hommes qui n'aimaient pas les Femmes" de Stieg Larsson. Mikael Blomkvist travaille pour Millénium, un journal d'investigation économique. Sa route va croiser celle de Lisbeth Salander, jeune femme révoltée sous tutelle curative. Ils vont être amenés à enquêter sur un meurtre commis 30 ans plus tôt, jamais élucidé, au sein d'une entreprise familiale dont les membres sont presque tous cintrés.
Un vrai régal. 600 pages en apnée. Heureusement, deux tomes de la série Millénium attendent le lecteur, qui retrouvera avec délectation ses héros préférés (n'en attendez pas d'autres, Stieg Larsson est mort peu après avoir livré cette trilogie culte).
P.s. Du coup, j'ai bien peur d'avoir cramé deux belles cartouches pour ma saison chaude à moi... Je compte sur vous pour m'en conseiller d'autres ?