Les temps sont durs.
Chaque annonce alléchante, chaque projet ambitieux qui fleure bon la claque et qui flatte bassement les instincts et les attentes du geek amateur de films de genre se voit continuellement bousillé par un élément destructeur.
Quand ce n'est pas une post production grotesque, un charcutage par une armée de producteurs assoiffé de sang, où tout l'entreprise qui se révèle au final bancale, ici on a le droit à l'une des fins les plus haïssables de tous les temps, un sabotage conscient et collectif d'une oeuvre qui aurait pu côtoyer les sommets.
Le film devient alors indéfendable, alors qu'on l'aurait porté aux nues pour son ambiance paranoïaque réussie, une réalisation inspirée, et un Will Smith dans un de ses meilleurs rôles.
Et putain ce que c'est rageant.
En dépit d'un rendu de créature pas très heureux, le film réussit l'exploit de rendre crédible au spectateur la fin du monde, et ses images post apocalyptiques le titillent immédiatement. Le scénario, malin et retors, s'amuse en outre à ne pas sombrer dans le spectaculaire attendu et accompagne au plus près les errements d'un homme désespérément seul, qui se rattache aux souvenirs et à l'attitude sociétale d'une humanité perdue.
Et puis paf, ce final cul cul et horriblement catho qui vient gâcher le tableau.
C'est profondément insultant et irritant, et on balance au loin le DVD avec rage.
Ça plaira certainement à toutes les assemblées de cul bénis qui retourneront voir le film en pèlerinage, mais un tel prosélytisme pelliculé ne devrait jamais exister, encore moins sans avertissement.
A vous de voir si vous saurez passer outre.