De nombreuses communes attendaient ce feu vert avec impatience. Le ministère de l’Intérieur va autoriser les polices municipales à s’équiper du tazer.
LE décret sera publié au « Journal officiel » demain. A partir de cette date, toutes les polices municipales seront autorisées à utiliser le PIE (pistolet à impulsion électrique), de marque Taser.
Après la parution d’un premier décret au début de l’été qui fixait les conditions de formation des policiers municipaux au maniement du pistolet, le ministère de l’Intérieur met donc la touche finale à son projet.
Place Beauvau, on pense que l’équipement des polices municipales en Taser doit permettre « de trouver un juste milieu entre la matraque et l’arme à feu ».
« L’expérience démontre que les policiers municipaux sont de plus en plus confrontés à des situations violentes et doivent parfois faire face à des délinquants eux-mêmes armés. Et comme ces polices n’ont pas été créées dans le seul but de gérer des problèmes de stationnement, il est légitime de les équiper en conséquence », assure une source au ministère de l’Intérieur. Surtout que, selon les derniers chiffres fournis, 38 % des polices municipales françaises sont dotées d’armes à feu.
« Tous les utilisateurs doivent suivre une formation et une évaluation psychologique »
« Quoi qu’on en dise, il vaut mieux utiliser un Taser qu’un pistolet automatique », relève un cadre de la direction de la police nationale. La parution du « décret Taser » n’obligera en rien les communes à désarmer leurs polices au profit du Taser. Mais, du côté du ministère, on espère qu’au fil du temps la proportion des policiers municipaux dotés d’armes à feu diminuera.
Avant de se retrouver à la ceinture des policiers municipaux dans les semaines à venir, le PIE a déjà entamé sa carrière dans la police nationale et la gendarmerie depuis plusieurs mois. Selon les derniers chiffres, 3 800 Taser seraient actuellement en dotation. Et l’expérience serait un succès, si l’on en croit le ministère de l’Intérieur qui avance la baisse de 30 % des utilisations d’armes à feu depuis l’introduction du Taser.
Reste l’éternel débat sur la dangerosité du Taser, que des associations ou des organisations comme Amnesty International continuent à critiquer en avançant plusieurs décès suspects aux Etats-Unis ou au Canada.
En France, c’est Olivier Besancenot qui fait figure de principal opposant. « Le Taser X26 utilisé en France n’est pas le même que celui dont sont dotés les policiers canadiens. Le nôtre est moins puissant », tempère-t-on à la Place Beauvau, où on insiste aussi sur les conditions d’usage de l’arme électrique : « Tous les utilisateurs doivent suivre une formation et une évaluation psychologique. Ensuite, on ne signe pas un chèque en blanc. L’utilisation du Taser est régie exactement par les mêmes textes du Code pénal que pour l’usage d’une arme à feu. »
En clair, un tir de Taser doit répondre aux exigences de « proportionnalité » et de réalité de la menace avec un coup de pouce technologique en plus. Tous les Taser sont en effet équipés d’une caméra qui se déclenche dès la mise en action de l’arme et garde toute la scène en mémoire.
« C’est une sécurité de plus pour éviter les abus », assure le ministère. Le débat n’a en tout cas pas effrayé tout le monde. Onze communes (voir infographie ci-dessus), dont Toulouse (Haute-Garonne) ou Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), s’étaient déjà portées candidates pour équiper leurs polices municipales. A partir de demain, elles en auront le droit.
source: le parisienRetrouvez notre dossier Tazer ici :http://torapamavoa.blogspot.com/search?q=tazer