Il avait vu l'astuce dans une émission, sur M6. L'odeur du café masquerait celle de la résine de cannabis. Aussi, lorsque, le 7 août 2007, il envoie trois plaquettes de haschich -d'une valeur de 600 €- à ses deux amis, partis en Corse "faire la saison", il suit à la lettre les consignes données dans le reportage. Pour faire "plus vrai", il ajoute, dans le colis, deux pots de caviar d'aubergine.
Le flair sans faille des chiens douaniers mettra au jour le subterfuge à l'aéroport de Marignane, dès le lendemain. Craignant un trafic régulier de drogue entre la Corse et le continent, la police mettait en place "une procédure de livraison surveillée postale". Mais personne ne viendra récupérer le colis ! Quelques mois plus tard, l'enquête aboutissait à l'identification de trois jeunes Marseillais.
"En guise de trafiquants internationaux de drogue, on a trois lascars et les conseils de M6, raille, en défense, une avocate. Envoyer de la drogue par la poste, quelle naïveté!" "J'ai envoyé ce colis à leur demande, explique Séverin, 28 ans. Ils voulaient fumer mais en Corse, le haschich est trop cher. Donc, je suis allé à la cité des Iris où j'avais mes habitudes."
"Le but, insiste la présidente auprès des deux "fumeurs", était aussi de vendre, non ?" "Juste de dépanner", précisent les deux saisonniers. "Même gratuitement, on n'a pas le droit de céder des stupéfiants", assène la juge, mettant ainsi fin à l'éternel débat entre "vente" et "dépannage". Les trois amis ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis.
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