Bien le bonjour, les ratons laveurs
Tiens, l’autre jour, on avait invité Madame Clo à dîner. Et on était méchamment à la bourre. Du coup, c’est Madame Clo qui a fait la caponata. Ce qui est quand même le comble de la muflerie cosmique. T’invites une dame à souper et tu la fais bosser en cuisine. Ah, l’esclavagiste! Bref, Madame Clo a réalisé devant nos pupilles embuées une version über slurpique de ce classique végétal autant que sicilien. On a tout pompé in petto. Et reproduit ensuite sans scrupule. Voilà la combine:
Pour quatre personnes, emplissez votre panier d’osier avec:
- Deux menues aubergines
- Trois tomates joufflues
- Un céleri branche
- Des pignons, des câpres, du balsamique, des olives noires
- Deux échalotes
- L’intégrale de Gérard de Villiers dans la Pléiade (facultatif)
Balancer cinq branches de céleri, épluchées puis émincées en minces virgules, à la vapeur (ou à la flotte). Garder croquant.
Balancer les aubergines dûment taillées en cubes (con la peau) à la poêle, longuement, dans un peu d’huile d’olive, à feu coolos, qu'elles grillent un peu et fondent beaucoup.
Sucre, sel, poivre, piment (léger). Plus quelques gouttes de balsamique. Shake ta poêle, moussaillon.
On peut manger ce plat prodigieux chaud, tiède ou froid. Avec une grillade bien sentie, par exemple, le dimanche midi sous la tonnelle, avec une brochette de connaissances triées sur le volet, quoique sérieusement avinées depuis 11 h 30.
La caponata, c'est sicilien, modeste et génial.
A bientôt. Et vivement bientôt.
PS: Les plus habiles d’entre vous pourront réaliser cette tête de monstre comme déco. Attention: ce n’est pas facile. Il s’agit d’utiliser des olives pour les yeux, un bout d’aubergine pour le nez et six pignons pour les dents. Ne vous découragez pas, la tête de monstre en caponata demande quelques années d’expérience.