Un article de trois pages cet été dans le Monde 2, qui expliquait le conflit actuel entre RFF (réseau ferré de France, stucture créée pour préparer le passage à la
concurrence en matière ferroviaire) et la SNCF.
La SNCF veut une nouvelle génération de TGV, avec une vitesse plus rapide. RFF ne veut pas car elle prévoit de faire circuler des trains concurrents - pour respecter les contraintes de l'ouverture
du marché etc...
Il y avait auparavant, à l'époque où la SNCF transportait des usagers du service public, une culture du progrès technique. Aujourd'hui le progrès est dans le marketing et le juridique, avec
l'introduction dans toujours plus de secteurs d'un droit de la concurrence sauce Bruxelles.
Question marketing, voilà donc le nouvel esprit SNCF, tel qu'exprimé par une campagne de l'an dernier :
Le train, c'est limite ringard, d'ailleurs les destinations françaises aussi, la SNCF et son site internet se glorifient donc de pouvoir vous envoyer en avion à New York (c'est la même logique qui
veut que les bureaux de poste ne vendront bientôt plus de timbres, mais des CD de musique bretonne). Si vous
voulez vous contenter d'aller à Saint Nazaire en train, vous êtes vraiment bien con. Tapez Saint Nazaire comme destination sur voyages SNCF ils ne connaissent d'ailleurs pas, seul St Nazaire a
l'air de leur parler...
Grâce à cela, le site internet de la SNCF est illisible et plante régulièrement.
Bref. Tous les jours, dans tous les domaines, l'Europe défait un ensemble d'institutions qui avait sa cohérence, pour le remplacer par le vide de quelques règles absurdes de concurrence même sur
des marchés où ça n'a pas de sens.
Mais qui voudrait qu'un tel état de fait perdure ?