Une semaine complète à se faire dorloter au spa, manger comme des rois, prendre des cours d'artisanat, flâner entre les boutiques... se la couler douce encore une fois quoi! Mais il est temps de partir d'Ubud même si on adore l'endroit. Comme notre visa est valide seulement pour un mois, il ne faut pas manquer d'aller voir les plages qui font la renommée de l'Indonésie.
Pour atteindre notre prochaine destination, les iles Gili , la journée commence par deux longues heures d'attente à la pompe à essence parce qu'il y a rumeurs de pénurie de pétrole imminente sur l'île. Tous les habitants s'y rendent pour faire le plein, c'est le chaos total. Notre bus part avec trois heures de retard. Au port, où on doit prendre le ferry, c'est aussi un bordel monstre. Ça crie, les gens entassent des boîtes de fruits dans tous les coins, de gros sacs de riz et des cages farcies de poulets qui suffoquent et des marchandises de toutes sortes. Il fait chaud, on est entassés au maximum et bien sûr, tout le monde a une cigarette au bec. Bonjour le mal de mer. On réussit tout de même en jouant un peu du coude à se trouver deux places assises sur le rafiot qui ne nous inspire pas du tout confiance.
Le traversier qui devait nous amener sur Gili Meno ne fait le trajet que le lendemain matin. On doit donc passer la nuit à Senggigi. Hôtels de luxe, grands restaurants, clubs branchés... mais pas un touriste en vue. On nous offre les boissons gratuites, le service est exceptionnel et après le repas on nous demande, presque en suppliant, si nous allons revenir le lendemain. On nous explique que la ville est désertée par les vacanciers depuis la mise en service du speed boat qui relie directement les Îles en trois heures, ce qui évite de faire escale ici.
Le lendemain matin, à bord du traversier qui s'avère être une vielle chaloupe qui prend dangereusement l'eau de partout, on arrive enfin à destination, Gili Meno ou Honeymoon island, comme les guides de voyage la surnomment.
Après une semaine de lune de miel, on remonte dans la chaloupe toute pourrie pour Gili Trabawan qui, elle, est surnommée la Party island !! La plage est sale, il y a d'insupportables rabatteurs qui tentent de nous amener presque de force à leur hôtel. On nous offre des trucs à fumer ou des champignons toutes les deux minutes, il y règne une ambiance louche, et en plus tout est beaucoup plus cher. On a besoin d'argent, mais impossible d'encaisser des chèques, il n'y a pas de guichets et faire une avance sur la carte de crédit implique une commission de 18 %, ce qui est hors de question. On a juste assez d'argent pour deux billets sur le speed boat qui quitte pour Bali le lendemain et quelques margaritas bien glacées dans un des lounge branché sur la plage. Une fois que l'on a bu jusqu'à nos derniers sous, on rentre à l'hôtel pour se coucher. Bien installés dans le lit, le sommeil se fait sentir, nos paupières se font lourdes.......BANG!!! le matelas s'effondre en plein centre, on se retrouve par terre le lit en mille miettes. On rit un bon coup à l'idée d'aller expliquer à la réceptionniste qui ne parle pas beaucoup anglais qu'on a éclaté son lit. Je me rends seul à l'accueil parce qu'Elaine est trop gênée à l'idée de ce que les gens peuvent s'imaginer. Au comptoir un écriteau indique : ask for the manager at the bar. Au bar, une dizaine d'Indonésiens complètement saouls m'écoutent raconter notre petite mésaventure. J'ai droit à des applaudissements, des cris, ça y est j'ai une réputation de chaud lapin !!! Le tout devrait être réglé sous peu, on me dit de patienter un peu, un nouveau lit devrait arriver. Je n'ai qu'à retourner dans la chambre et finir ce que j'avais commencé! Ça cogne à la porte, j'ouvre, il y a deux jeunes au sourire moqueur avec quelques outils et des planches de bois, ils viennent pour le nouveau lit, ils vont nous en construire un nouveau!! En rentrant le bois dans la chambre, ils heurtent le ventilateur qui se décroche du plafond, arrache un des rideaux en tombant et se fracasse sur le sol. Mort de rire, on quitte la chambre, on passe devant le bar où on a droit à une ovation puis on va patienter sur la plage le temps que les travaux finissent.
Le bateau rapide pour Bali attaque les vagues à pleine vitesse, ça monte, ça descend, on ne touche plus nos sièges, notre teint passe du blanc au vert, tout tourne autour de nous et une fois arrivés à bon port, tous les deux dans une synchronisation presque parfaite, on est malade un bon coup.
Kuta beach, la plage la plus touristique d'Indonésie, est loin d'être la plus jolie. C'est surpeuplé et impossible d'y être tranquille un instant, les vendeurs et les chauffeurs de taxi sont très très tenaces. Ici, aucune trace de l'exotisme d'Ubud. Starbucks, Mc Do et compagnie sont rois. Pourquoi venir à Kuta, pour les vagues! Une fois dans l'eau, sur la planche de surf, on est enfin seuls et on s'éclatent!!!! Une semaine de surf et on est complètement accros. On n'a plus du tout envie de partir surtout que le travail en Australie arrive à grands pas. Mais avant tout, une dernière destination, Singapour.