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L’AFC Sud a beau être la division bâtarde de la conférence américaine, elle est maintenant rendue la meilleure de la NFL, titre appartenant traditionnellement à la NFC Est avec ses gros marchés à la popularité imposée (pourquoi Dallas est encore l’America’s team maintenant que c’est gai d’être un cowboy?) et ses nombreux titres. Ici, on a deux équipes déménagées de Baltimore et de Houston, et deux autres inventées pour combler le déménagement de Houston et le grave manque d’équipes de foot en Floride. Pas trop sérieux, c’pas? Mais l’AFC Sud a fini la saison dernière avec une fiche combinée de 42-22 avec trois équipes dans les playoffs et les Texans, les plus poches, finissant avec une fiche de .500. Waylcome to the South, y’all.
Colts d’Indianapolis
Les Colts sont champions de division depuis 5 ans (fiche de 13-3 l’an passé et au moins 12 victoires à chacune de ces saisons) et sont constamment considérés comme des prétendants au Super Bowl. Ils en ont juste gagné un en 2007 parce que les football gods aiment pas la face de retard de Peyton Manning mais ils forment quand même encore une des plus solides équipes de la ligue avec les Patriots, les Cowboys et les Chargers.
En attaque : Manning s’est fait opérer le sachet qu’il avait dans le genou durant la saison morte et les doutes plannent sur sa préparation et sa condition physique. Jeff Saturday, le centre et cerveau de la ligne offensive, a lui aussi un genou fucké et ratera aux alentours de 6 semaines. Marvin Harrison revient d’une blessure au genou qui lui a fait rater 11 matchs l’an passé. L’épaule de Pierre Garçon et l’inutilité de Jim Sorgi sont elles-mêmes blessées au genou. On peut donc s’attendre à ce que le playbook de Tom Moore implique très peu de genoux cette année.
Démarrer la saison avec autant de blessures pourrait interrompre un séquence intéressante : les Colts n’ont pas perdu un match en septembre/octobre depuis 2004. En plus, ils se pognent contre Minnesota, Jacksonville, Green Bay et Tennessee dans leurs 7 premiers matchs, avant le clash annuel contre les Pats le 2 novembre. Pas facile, Denis. Au moins, Joseph Addai est en forme et toujours dangereux. Les Colts pourront donc toujours compter sur leur zone-stretch pour imposer leur play action et détruire les défensives adverses. Désolé, je connais pas ces termes en français et, franchement, j’m’en crisse comment ça s’appelle. J’appelerai jamais un tight end « ailier rapproché » non plus.
En défensive : ici aussi, les Colts doivent dealer avec beaucoup de blessures. Dwight Freeney et Bob Sanders, les deux piliers de la défense, se remettent de blessures qui pourraient encore les gêner. Raheem Brock et Robert Mathis ont des troubles avec leurs chevilles. Ça risque d’affecter la pression que les Colts ont l’habitude d’exercer sur les QB adverses.
C’est que les Colts ne sont jamais vraiment bons en défense pour bloquer l’autre équipe. Ils donnent des verges et des points en masse mais comptent sur leur vedettes pour provoquer des revirements aux bons moments. Tony Dungy réussit toujours à pondre une défensive qui fait sa job avec des joueurs plutôt légers. Les plans de matchs sont surtout centrés autour de la rapidité des joueurs, ce qui implique donc beaucoup de gambling. Des fois, ils se tirent dans le pied et d’autres fois, ils ont l’air de tout prévoir d’avance. En tant que fan, c’est assez exaspérant et ça provoque très souvent l’expression de sacres composés en rafale devant la tv. Sauf qu’à leur pire saison en défensive, les Colts ont gagné le Super Bowl…
En impondérabilité : les cyniques de ce monde pourraient penser que la NFL corporative tire les ficelles depuis deux ans et font exprès pour faire gagner les Manning au Super Bowl afin de vendre encore plus de publicité avec les deux frères. Jaloux. Pas parce que vot’ père travaillait chez Radiateurs Maska au lieu d’être QB des Saints que vous êtes obligés de chier sur les Manning et leur improbable histoire de succès familial.
Nan, les impondérables cette année tournent autour de la profondeur de l’équipe. Pour la première fois depuis longtemps, les blessures aux nombreux éléments clés de l’attaque et de la défense sont un enjeu majeur. On verra à quel point les Colts sauront tirer profit de Courtney Roby, Marcus Howard et Melvin Bullitt.
Pronostic : 12-4 / 1er dans la division
Jaguars de Jacksonville
De plus en plus d’experts prédisent que les Jaguars vont enfin dépasser les Colts dans la hiérarchie de la division. Ils ne sont effectivement pas très loin de la soupe aux lièvres mais c’est pas encore une cigale, comme dirait Jean Perron après un 3.5 de mush.
En attaque : les Jags courent : 2e de la ligue en nombre de courses l’an passé. Ils font ça depuis plusieurs saisons parce que Fat Albert Leftwich était chorniquement poche et ils ont pas eu un seul bon receveur de passes depuis Jimmy Smith. Maintenant, David Garrard a pris sa place et convaincu tout le monde qu’il était un vrai bon QB constant. Ça diversifie l’attaque même si le jeu de passe devrait rester conservateur par manque de receveurs menaçants.
L’increvable Fred Taylor et l’achondroplasique Maurice Jones-Drew se partageront encore les courses tandis que les passes de Garrard seront saupoudrées dans la direction générale de Jerry Porter, Reggie Williams, Dennis Northcutt, Matt Jones et Troy Williamson, une belle troupe de has-been et de never-been. En plus, Porter et Williams sont blessés pis Matt Jones s’est fait buster à couper d’la coke dans son char et est de moins en moins bon pour pogner des ballounes, même s’il est toujours freakishly athletic. On lui prédit un avenir de marde et on prédit une autre saison saturée de courses pour les Jags.
En défensive : l’obésité morbide frappe fort en Floride. 7 des 9 defensive tackles des Jags pèsent plus de 300 lbs, John Henderson étant le chef des blobs avec un très conservateur 335 lbs affiché sur le site de l’équipe. Ça fait un mur de bidoche très difficile à franchir pour une équipe adverse qui veut courir. Les Jags sont aussi réputés pour frapper fort. On les voit se stabiliser en défensive depuis quelques saisons mais les deux victoires qu’ils ont eues sur les Steelers l’an passé (dont une en playoff), en jouant du football tough style Steelers par-dessus tout, ont montré qu’ils pouvaient se frotter aux autres réputées équipes de tough. Ils n’ont pas beaucoup de faiblesses, avec un corps de linebackers bâti autour de Mike Peterson et des defensive backs rapides incluant le splendide Rashean Mathis.
En plus, le nouveau coordonnateur défensif, Gregg Williams, est réputé pour être agressif et tentera de trouver une façon pour enfin bardasser Manning et battre les Colts. Ils ont repêché deux defensive ends (Quinton Groves et Derrick Harvey) pour lui mettre encore plus de pression. On leur souhaite bonne chan’.
En impondérabilité : les Jags seraient pas mal assurer de faire les playoffs s’ils jouaient dans une autre division que celle-ci. Leur participation dépend toujours de leurs matchs contre les Colts et les Titans. Pour le reste de leurs matchs, ils peuvent se débrouiller. Ils ont des problèmes de blessures et de receveurs poches mais leur coach Jack Del Rio est le seul coach avec Mike Nolan des Niners à porter un suit, ce qui leur donne un avantage incommensurable.
Pronostic : 10-6 / 2e dans la division
Texans de Houston
Les Texans sont devenus une équipe respectables la saison passée en finissant 8-8, même si la plupart de ces victoires étaient contre des équipes poches. Ils ne seront pas encore en mesure de se battre d’égal à égal avec leurs rivaux de division mais, morceau par p’tit peu, on va éventuellement arrêter de rire d’eux autres.
En attaque : le seul joueur qui s’impose à l’attaque est Andre Johnson, un des meilleurs receveurs de la ligue qui a malheureusement tendance à se fouler le vagin à chaque mois d’octobre. Quand il est en forme, il kicke des culs et va vous récompenser si vous l’avez dans votre pool même si les Houston se font planter. C’est un king de la course après le catch et les Texans ont un playbook qui sait exploiter son talent.
Pour le reste, c’est un melting pot de plein de joueurs pas pires qui ont leurs hauts et leurs bas. Le QB partant, Matt Schaub, a bien paru par moment l’an passé mais a manqué 5 matchs où il a été remplacé par le très hébraïque Sage Rosenfels, qui en a gagné 4. Sa seule défaite était lors d’un duel épique contre les Titans où ils perdaient 32-7 au 4e quart et Rosenfels a lancé 4 passes de touchés pour prendre les devants 36-35 juste pour se faire finalement battre 38-36 par le 8e field goal de Rob Bironas, un record de la NFL. Houston garde quand même Schaub comme partant mais le Sage lui renifle dans le cou.
Au niveau des running backs, Ahmaine Graine est le starter mais va probablement se blesser sur le premier punt du premier match. Les Texans sont donc allés chercher Steve Slaton au repêchage, en plus d’avoir Chris Taylor et Marcel Shipp comme backups. Ça donnera du jeu de course varié mais peu convaincant.
Fait intéressant à propos de leur tight end Owen Daniels : 75% de ses 63 passes captées ont donné un 1er jeu, le meilleur pourcentage de la ligue. Peut-être une voie à explorer pour alléger un peu la tâche d’André Johnson.
En défensive : les meilleurs joueurs des Texans sont en défensive. Mario Williams a visiblement un meilleur début de carrière que Reggie Bush, DeMeco Ryans a été la recrue de l’année en 2006 et Amobi Okoye (non, il est pas parent avec le Nigerian Nightmare) est bien parti pour devenir une star lui aussi. Dunta Robinson est un très bon cornerback avec un nom stupide mais il est blessé au genou, à cause de son nom stupide, j’imagine.
Par contre, après Dunta, les DB sont ordinaires et donnent beaucoup de verges et de points. Et Dunta ne reviendra pas avant la semaine 7 parce que Dunta est sur la PUP list. Dunta.
D’autres noms l’fun en défensive? Jeff Zgonina, N.D. Kalu, DeMarcus Faggins, Xavier Adibi.
C’pas mal tout ce que j’ai pu trouver à dire sur la défensive des Houston.
En impondérabilité : les Texans sont quand même juste une équipe d’expansion et, traditionnellement, les équipes d’expansion, on s’en crisse et ils ont jamais de succès à part au hockey. Leur drabitude n’a d’égal que la grisaillerie de leur habit. Si vous connaissez quelqu’un qui aime cette équipe, vous avez légalement le droit d’y casser la face avec une pelle.
Pronostic : 6-10, 4e dans la division
Titans du Tennessee
Les Titans sont bâtis sur les mêmes fondations que les Jaguars : course, défensive, gros QB noir en progression et un trop-plein de testostérone canalisé dans chaque plaqué.
En attaque : Tennessee est l’équipe qui a couru le plus l’an passé et ils ont terminé au 5e rang de la ligue en verges amassées par la course. Donc, une efficacité améliorable mais du gros pounding et du contrôle de ballon. Ça aide aussi d’avoir un QB gros comme un train qui court vite comme une Dodge Aries K ’87.
Vince Young poursuit son développement mais on attend avec impatience qu’il ait l’impact qu’il avait au collégial à l’université du Texas où il torchait tout ce qui bouge. Il a quand même amélioré son pourcentage d’efficacité l’an dernier, passant de 51.7% à 62.3% de passes complétées, mais il a terminé avec 9 passes de touché contre 17 interceptions. Pas les chars pour un joueur de $10M par année. En plus, l’attaque est développée autour de ses forces, avec beaucoup de jeux à plusieurs options pour stretcher la défensive et lui permettre de courir ou de lancer des passes courtes à haute teneur en potentiel de réussite. Normalement, ce genre d’attaque va chier des points mais les Titans ont terminé dernier de la ligue en efficacité dans la zone rouge. What the fuck is wrong, might you ask? Je sais ben pas. Mais la venue d’un nouveau coordonnateur offensif, Mike Heimerdinger, d’un top tight end, Alge Crumpler, et d’un petit RB rapide repêché en première ronde, Chris Johnson, pourrait avoir un impact immédiat et ramener les Titans dans les playoffs encore une fois cette année.
En défensive : les Titans frappent fort et souvent en défensive. Ils sont excellents contre la course mais semblent malheureusement dépendre un peu trop de la présence d’Albert Haynesworth. Le gros defensive tackle de 320 lbs manqué 3 matchs l’an passé suite à une blessure et dans ces 3 matchs, les Titans ont accordé 166, 166 et 148 verges par la course, alors qu’ils ont terminé la saison avec une moyenne de 92.4 verges. Haynesworth est un des meilleurs tackles de la ligue et est aussi connu pour avoir stompé la face à Andre Gurode, un lineman des Cowboys, avec ses spikes en 2006. Une sagesse de base nous inciterait donc à ne pas traiter sa mère d’astronaute.
En impondérabilité : Jeff Fisher est maintenant le coach le plus loyal de la NFL : il est à la barre des Oilers/Titans depuis 1994. Il a réussi à bâtir une équipe quasi-championne en 1999 et est en voie d’en rebâtir une autre. Il a ajouté un pinch complet à sa moustache de vieux porn star désuet, ce qui lui donne un aura de respectabilité qui l’aidera certainement à scorer plus de buts. Manque seulement que Vince Young devienne le QB qu’on espère. C’est rare que ça marche, les QB noirs qui courent vite, mais Young devrait pouvoir devenir ce que Steve McNair a été pour les Titans des années ’90 et éventuellement les amener loin en séries. Mais pas cette année. La division est trop tough et les Colts et les Jags sont plus complets que les Titans.
Pronostic : 9-7, 3e dans la division