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Dominique de Villepin sera mis en examen prochainement dans l'affaire Clearstream. C'est un coup dur pour celui qui fut jusqu'au printemps 2006 un présidentiable.
Historiquement, il y a deux droites. A l'approche de la présidentielle, la situation était la suivante.
La droite d'ordre (nationalisme, autorité, anti-politicienne) était de fait à la recherche d'un nouveau leader. Longtemps incarnée par JM Le Pen, elle savait que " l'âge du capitaine " s'apprêtait à affaiblir sa représentation alors même que, dans le pays, son terrain était plus large qu'auparavant.
La droite bonapartiste était elle aussi à la recherche d'un chef. J. Chirac avait été son représentant. Philippe Seguin a longtemps été son inspirateur le plus actif. Alain Juppé a involontairement représenté son côté technocratique peu populaire. Dominique de Villepin réunissait alors toutes les qualités pour rassembler ces orphelins.
Pour cela, sa marge de manoeuvre était limitée.
Cette droite aime un chef qui parle au coeur et aux " tripes ". Ils attendent de la hauteur de vue, un charisme certain. Ils aiment l'action.
D. de Villepin a longtemps eu toutes les qualités pour être le 1er héritier de cette droite. Mais progressivement, la place a été occupée par N. Sarkozy. Avec cette mise en examen, sa fenêtre de tir ultérieure semble se fermer implacablement.