Dans ce journal, on trouvait en avant-dernière page une rubrique intitulée «Billets politique». Cet espace dont la taille oscillait entre une demie et une page entière était ouvert aux partis politiques de la région qui pouvaient ainsi exposer leurs idées à un large public. Cette rubrique aurait presque pu constituer une sorte d’ancêtre des sites de journalisme citoyen s’il avait été ouvert à une plus large palette de contributeurs.
Toujours est-il que cette possibilité d’expression était fort utilisée par tous les partis et même par la toute jeune section Pully-Lavaux du POP et Gauche en mouvement. Je dirais même que ces colonnes étaient très lues, c’est en tout cas l’impression que je retirais des remarques, positives ou négatives, que me faisaient mes voisins cancoires.
À un niveau local, dans un village ou une petite ville, l’expression publique de positions politiques dans un tel hebdomadaire gratuit me semblait donc susciter la réflexion et la discussion. Ce qui, selon moi est un des rôles de la presse.
Eh bien, cet espace va disparaître ! Cet espace va s’éclipser à l’occasion de la prise de participation majoritaire du groupe Edipresse dans le capital des Editions Le Régional SA. Cet espace sera relégué sur le site Internet de l’hebdomadaire et seuls les lecteurs branchés y auront accès. Il en sera ainsi fini des discussions au, mais pas forcément de, bistrot autour de tel ou tel articulet rédigé par un politicien local plus ou moins inspiré. Les «affaires de la cité» ne vont donc plus être traitées entre humains faits de chair et d’os, mais entre internautes faits de RAM et ROM.
Et pourtant, l’hebdomadaire devait conserver une totale autonomie éditoriale et de gestion. Il devait même, selon un article de 24 Heures développer son offre …