Si 74% des français approuvent le principe même du RSA, 61% n’approuvent pas son mode de financement.
Côté social :
Ce dispositif est une allocation qui vise à la fois à remplacer des minima sociaux existants (comme le RMI et API) et à se substituer à des dispositifs d’intéressement de retour à l’emploi (comme la prime de retour à l’emploi (PRE) et la prime pour l’emploi (PPE)) dont l’efficacité a été à plusieurs reprises contestée.
Le RSA, c’est pour ceux qui ne travaillent pas un revenu minimum et pour ceux qui travaillent un complément de revenu. C’est donc un instrument "mixte", qui met fin aux cloisonnements entre dispositifs et qui supprime les trous dans le dispositif. Le RSA est à la fois un moyen de garantir que le retour au travail procure des revenus supplémentaires et un puissant instrument de lutte contre la pauvreté.
Le revenu de Solidarité active encourage le travail, facilite le retour à l’emploi, réduit le nombre de travailleurs pauvres. Il garantit que tout retour au travail donne lieu à une augmentation de revenu et que toute augmentation des revenus du travail se traduit par une vraie amélioration des ressources des familles.
Le financement
Le Revenu de Solidarité Active sera financé par une taxe assise sur les revenus du capital. Taxer le capital (les revenus locatifs, les placements et les assurances-vie) peut être vu comme une sorte de justice sociale.
C’est vrai, sauf que ce ne sont pas les plus riches qui paieront cette taxe car ils en seront exonérés par le paquet fiscal !
Ce sont donc encore les classes moyennes, qui sont pourtant déjà lourdement fiscalisées, qui seront assujetties à ce nouvel impôt !
Au moment où on constate que les retraites par répartition ne permettront plus de financer les retraites et que l’on incite les Français à capitaliser, ce type de taxe va venir amputer indéniablement les possibilités (et même l’intérêt) de capitalisation d’une grande partie de la population.
Alors oui, cette loi est une bonne chose au niveau social mais son mode de financement relève du bricolage et crée une nouvelle injustice en ne touchant pas les classes supérieures.
Dominique Lemoine