Ma rencontre avec l’ikebana a eu lieu en octobre 2006. J’ai, en effet, été invitée à assister à une démonstration de cet art floral japonais au Bouscat, près de Bordeaux. Marcel Vrignaud (Fondateur en France de l’école Ohara) et Denise Corroyer (Grand Maître d’ikebana diplômée de l’école Sogetsu au Japon) m’ont enchantée en réalisant plusieurs compositions durant toute une après-midi. J’ai rapidement décidé de suivre les cours de Jacqueline Dalléas (diplômée en 1980 par l’école Sogetsu de Tokyo) au Bouscat. Je ne regrette en rien cette année qui aura été agrémentée d’un cours mensuel, moment d’expression artistique et de détente. Si une école se trouve près de chez vous, n’hésitez surtout pas !
Le terme "ikebana" est composé d’ikeru "vivre" et de hana "la fleur" : c’est l’art de faire vivre les fleurs, "de traduire les sentiments inspirés par la nature, de recréer et de recomposer l’atmosphère d’un paysage avec une branche, avec une herbe, et d’en exprimer l’essence selon sa sensibilité propre. Cette recherche des graphismes, des couleurs et des volumes, sculpture éphémère, exalte la beauté et la fragilité des fleurs"1.
"L’ikebana est apparu en même temps que le bouddhisme, au 6ème siècle. Les offrandes florales, très simples et dépouillées, étaient des méditations pratiques et se composaient de trois branches : le ciel, l’homme et la terre, symboles du monde cosmique. L’ikebana est venu de Chine. Ce sont les chinois qui, les premiers conçurent des règles pour leurs compositions florales. Ceux-ci, très épris de métaphysique, associèrent à leurs arrangements de fleurs le triangle, symbole de la trinité. Ce triangle se retrouvera toujours.
Orchidées - Conifère
Le ciel doit être représenté par la plus jolie branche, la plus haute, la plus forte, que cette branche soit placée à la verticale ou à l’oblique. L’asymétrie est l’une des règles les plus importantes de l’ikebana, et pourtant, le bouquet doit toujours rester équilibré. Cet équilibre est sauvegardé lorsque l’on construit sa composition autour d’une ligne droite imaginaire et qu’il y a équilibre de forces et harmonie entre les éléments "2.
Prêle - Gerbera
"Les lignes, les masses et les couleurs vont créer l’atmosphère et la signification du bouquet où se retrouvent toutes les techniques des arts plastiques : l’architecture pour l’élaboration de la structure du bouquet, la sculpture pour la recherche des formes et des volumes, la peinture pour l’harmonie et les effets de contrastes dus aux couleurs et à la texture des végétaux"3.
Orchidées
1 Annick Howa Gendrot, Le grand livre de l’ikebana, Editions Atlas, 1998.
2 Ecole "La voix des fleurs" - Jacqueline Dalléas - Bordeaux
3 Martine Clément, L’ikebana, Denoël, 1985.
Les photos illustrant ce billet proviennent des Floralies de la Teste 2007 où plusieurs bouquets étaient exposés. Dans de prochains articles, je vous montrerai mes propres réalisations
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