Qui n'a pas subi un jour dans sa vie professionnelle le joug d'un chef tyran, collègue mal-ororant, supérieur débilitant n'ayant de supérieur que le titre ?
Aujourd'hui, concentrée à ma tâche sur Viadeo, je tombe sur ces extraits rafraîchissants parus sur l'entreprise.com du livre de Robert Sutton, "Objectif zéro sale con", guide de survie face aux nuisibles ; et ne peux résister à vous les porter à mon tour...
Je profite aujourd'hui de cette tribune qui m'est donnée pour rendre un hommage vachard mais courtois à Claire B. et Anne-Marie C, qui ne se reconnaîtront pas car ne lisent ni l'une ni l'autre ni les blogs ni internet... Il faut dire qu'à l'époque nous étions encore à l'ère des télex, pas loin du silex. Et elles, elles doivent toujours y être ;-)
Comment en finir avec les harceleurs et les personnalités dnt le comportement malsain pourrit l'ambiance de travail. C'est le sujet du livre : "Objectif zéro sale con", guide de survie face aux nuisbles. Objectif zéro-sale-con, 185 pages, éditions Vuibert, 18 euros Robert Sutton.
Comment définir exactement ce qu'est un sale con ? On utilise souvent ce terme de manière indifférenciée, pour désigner quelqu'un qui nous irrite, se met en travers de notre chemin ou qui réussit mieux que nous. Mais une définition précise s'impose pour pouvoir mettre en place l'objectif zéro-sale-con. Elle peut vous aider à faire la différence entre les collègues et les clients avec lesquels vous n'avez pas d'atomes crochus et ceux qui méritent vraiment d'être estampillés "sales cons". Ou bien entre ceux qui le sont occasionnellement, simplement parce qu'ils sont dans un mauvais jour (les sales cons occasionnels), et les sadiques, les destructeurs (les sales cons certifiés).Une bonne définition peut aussi vous aider à expliquer à d'autres pourquoi votre collègue, votre patron ou votre client mérite la certification - ou encore à admettre que les autres vous traitent de sale con (au moins dans votre dos) et à comprendre comment cette réputation vous est venue. » [...] « Pour rabaisser et humilier leurs victimes, les sales cons ne manquent pas d'imagination. J'ai dressé une liste de ce que j'appelle les "douze vacheries", qui illustre la diversité des comportements, plus ou moins subtils, utilisés par ces personnes ».
Les douze vacheries
Comportements quotidiens des sales cons:
1. Lancer des insultes personnelles.
2. Envahir l'espace personnel d'autrui.
3. Imposer des contacts physiques importuns.
4. Proférer des menaces et pratiquer des formes d'intimidation verbales et non verbales.
5. Dissimuler sous des plaisanteries sarcastiques et des supposées "taquineries" des propos vexatoires.
6. Envoyer des e-mails cinglants.
7. Critiquer le statut social ou professionnel.
8. Humilier par des remontrances publiques.
9. Couper grossièrement la parole.
10. Porter des attaques hypocrites.
11. Jeter des regards mauvais.
12. Traiter les gens comme s'ils étaient invisibles. »
Les ravages des sales cons : de la nécessité de l'objectif zéro-sale-con
Les dommages que les sales cons occasionnent à leur entreprise se reflètent dans la rotation plus importante du personnel, l'absentéisme, une moindre motivation, la perte de concentration et le fléchissement de la performance individuelle, autant de signes que l'on retrouve dans les études sur la violence psychologique, l'intimidation et le harcèlement. [...]
Savoir s'il est illégal de se comporter comme un sale con qui rabaisse et humilie les autres dans le travail - indépendamment des considérations de sexe, de race ou de religion - est une question qui n'a pas encore reçu de réponse ni aux Etats-Unis ni dans d'autres pays. Mais les entreprises qui abritent des sales cons risquent, plus que les autres, d'être lourdement pénalisées - quelles que soient les futures décisions de justice - parce que les plaintes déposées par les victimes de harcèlement sexuel et de discrimination sont plus faciles à prouver lorsque règne un climat d'hostilité latente. » [...]
Que coûtent les sales cons à votre entreprise ?
« Un lecteur de la Harvard Business Review m'envoya un mot plein d'humour, suggérant que davantage d'entreprises comprendraient la nécessité de l'objectif zéro-sale-con si elles connaissaient leur « coût total des sales cons », ou CTSC [...] en termes de conservation des salariés et de recrutement, de clients perdus et de dépense excessive de calories organisationnelles par la faute de ces individus, sur de faux problèmes. » [...]
« Prétendre calculer le CTSC exact pour une entreprise, quelle qu'elle soit, n'est pas réaliste ; il y a trop de facteurs différents et trop d'incertitudes. Il est impossible, par exemple, d'estimer avec précision combien d'heures les cadres consacrent au "management des sales cons" ou de prédire les frais juridiques qui seront engendrés par leur comportement. Pourtant, calculer ce coût est un exercice instructif pour avoir une idée de ce que coûtent les harceleurs et les salauds à leur entreprise. [...]
Si vous souhaitez estimer à peu près le CTSC de votre entreprise, prenez ma liste (longue mais très incomplète) de coûts possibles, attribuez un montant à chacun, ajoutez ceux que je n'ai pas indiqués et additionnez le tout. [...] Dans le monde de l'entreprise, apparemment rationnel et ne jurant que par les chiffres, [...] les comptables et les financiers font souvent la loi et ils préfèrent généralement des estimations, même imprécises, plutôt que pas d'estimations du tout, pour fonder leurs décisions. Mieux vaut donc leur parler un langage qu'ils comprennent. »
Quel est votre CTSC (coût total sales cons) ?
Les facteurs à prendre en compte pour calculer le coût total des sales cons dans votre entreprise:
Les dommages aux victimes et aux témoins
> Détournement des efforts : davantage d'efforts sont faits pour éviter les mauvaises rencontres, y survivre, éviter les reproches et moins d'efforts dans l'exécution des tâches.
> Détérioration de la "sécurité psychologique" et instauration d'un climat de peur qui réduit les initiatives des employés, leur envie de prendre des risques et leurs possibilités de progresser à partir de leurs propres erreurs et de celles des autres - la franchise peut ne pas être la meilleure politique.
> Perte de motivation et d'énergie.
> Détérioration de la santé mentale et physique due au stress
> Possible détérioration des capacités mentales.
> Des brimades répétées peuvent transformer les victimes en sales cons.
> Absentéisme.
> Rotation du personnel élevée (plus le temps passé au travail à rechercher un autre emploi).
Les conséquences pour les sales cons
> Victimes et témoins hésitent à les aider, à coopérer avec eux ou à leur apprendre de mauvaises nouvelles.
> Représailles de la part des victimes et des témoins.
> Impossibilité de réaliser tout son potentiel dans l'entreprise.
> Humiliation lorsque leurs comportements sont dénoncés.
> Perte d'emploi.
> Impact négatif durable sur la carrière.
Les conséquences pour la direction
> Temps passé à apaiser, calmer, conseiller ou sanctionner les sales cons.
> Temps passé à apaiser les collaborateurs victimes d'un sale con.
> Temps passé à apaiser les clients, fournisseurs, les sous-traitants ou toute personne extérieure importante victime d'un sale con.
> Temps passé à réorganiser des équipes ou des services pour limiter les dégâts des sales cons.
> Temps passé à recruter et former les remplaçants après le départ des sales cons ou de leurs victimes.
> Épuisement des dirigeants qui conduit à une réduction de leur investissement personnel et à une détresse morale accrue.
Frais juridiques et de management des RH
> Séances de thérapie pour la gestion de la colère et autres formations pour rééduquer les sales cons.
> Coûts des conseils juridiques internes et externes.
> Coûts des règlements amiables et des litiges remportés par les victimes.
> Coûts des règlements amiables et des litiges remportés par des sales cons habiles procéduriers (en particulier des procédures pour licenciement abusif).
> Honoraires des consultants, coach et thérapeutes internes et externes.
> Coûts d'assurance-maladie.
Quand les sales cons sont au pouvoir : effets négatifs sur l'entreprise
> Entraves à l'amélioration dans les systèmes en place.
> Affaiblissement de l'innovation et de la créativité.
> Moins de coopération et de cohésion.
> Moins d'effort « librement consenti ».
> Perturbations dans la coopération interne.
> Coût des représailles exercées par les victimes contre l'entreprise.
> Moins de coopération de la part des entreprises et des acteurs extérieurs.
> Augmentation des tarifs facturés par les acteurs extérieurs - "prime perçue pour avoir travaillé avec des sales cons".
> Difficulté à attirer les meilleurs éléments. »
Les sales cons ont aussi leurs vertus
Je ne voulais pas écrire ce chapitre. Mais mes amis les plus proches et les plus malins ne cessaient de me répéter que c'était un mal nécessaire. Ils ont réussi à me convaincre que le livre serait naïf et incomplet si je ne parlais pas des aspects positifs des sales cons. Et ils me citaient des kyrielles d'exemples de gens qui réussissent apparemment parce qu'ils sont des sales cons certifiés. Exemple à charge numéro un : Steve Jobs, le PDG d'Apple, ancien patron de Pixar et le plus gros actionnaire de Disney (depuis le rachat de Pixar par Disney). [...]
« Les histoires les plus terrifiantes - et les plus drôles - viennent directement de gens qui ont travaillé pour Jobs. La revue Wired a rendu compte d'une réunion de 1 300 anciens employés d'Apple en 2003 en disant que Jobs, bien qu'absent, était quand même le principal sujet de conversation, et plus particulièrement ses diatribes et ses crises de rage. [...]Prenez, par exemple, cette crise de rage que Jobs avait piquée dans sa société d'ordinateurs, NeXT, aujourd'hui disparue. J'en ai parlé avec un manager quelques jours à peine après l'incident. Il me raconta que Jobs s'était mis à hurler, à pleurer et à proférer des menaces parce que les nouvelles camionnettes de la société n'étaient pas exactement de la même nuance de blanc que la peinture des murs de l'usine. Pour apaiser Jobs, les responsables de production de NeXT furent obligés de perdre de précieuses heures (et de dépenser des milliers de dollars) pour faire repeindre les camionnettes exactement dans la même teinte.
Pourtant, ceux qui racontent ces histoires affirment que Jobs fait partie des hommes les plus créatifs, déterminés et persuasifs qu'ils aient jamais rencontrés. Ils reconnaissent qu'il insuffle une énergie et une créativité extraordinaires chez ses collaborateurs. Et même si ses caprices et ses critiques acerbes ont souvent conduit ses collaborateurs au bord de la crise de nerfs et en ont fait fuir beaucoup, tous estiment que ces qualités sont un élément crucial de sa réussite, en particulier son perfectionnisme et son désir obsessionnel de créer des beaux produits. »
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