Roulé dix kilomètres de dénivelés légers aujourd'hui, histoire de tester les nouveaux pneus de la Gaxuxa. Ouf ! Pas chargée, armée de ces gommes légendaires, elle devient un redoutable bolide de route. J'ai même fait la nique à un Spandex comme dans le bon vieux temps. Je l'ai exécuté dans une côte. Il roulait sur une bécane à 10k en carbone et titane. Il avait un maillot… jaune ! C'est ce qui m'a motivé. Stie. Faut pas pousser, non mais.
Sinon, je sais pas ce qui explique le phénomène, mais le gps est tout le temps tout perdu dans Montpellier. En plus de la boussole qui gigote en tous sens pour cause de pavés, ça donne de jolis tours et détours. J'ai déjà mes endroits favoris, mais je ne saurais m'y rendre que par hasard. C'est toujours ainsi, non ? La vertu est sauve quand le plaisir est un hasard.
Je bosse quatorze heures par jour, histoire de maximiser mon temps ici, pendant que j'ai une chaise solide, un bureau, du courant électrique, un accès Internet digne de ce nom, et même un lavabo duquel je peux faire sortir de l'eau potable à volonté, sans supplément. Mes batteries sont déjà toutes rechargées, la Gaxuxa est graissée et révisée à point, ça sent le tronçon mémorable, ça.
Lu aujourd'hui que la véloroute 6 vient d'être complétée. Y m'est venu une nouvelle lubie. Je monte jusqu'à Chalon sur Saône et là je prends cette supposée véloroute jusqu'à ce que le froid me force à renoncer. Si ça se trouve, je parviendrai jusqu'en Roumanie ! J'avoue que l'omniprésence de musiciens de rue d'origine roumaine sur les pavés de Montpellier me donne une envie féroce de sortir radicalement de mon contexte. De là, je reviendrai en train chez des potes, passer les mois d'hiver à bosser sur mes quelques romans terminés que les éditeurs boudent et achever la rédaction de mon Mauvais Siècle pas fini qu'ils veulent déjà publier. Hollande, Allemagne, Belgique : au printemps ! Mais bon… En toute franchise, j'ai encore le temps de changer d'idée pas mal de fois.© Éric McComber