Vous tentez la visite du musée.
L’entrée jouxte le syndicat d’initiative. Un préposé trône en majesté derrière son bureau à l’étage. Vous venez pour découvrir le “plan Lézat” et pour voir ce qui est conservé de Jean Arlaud dont une magnifique photo orne la salle à manger du refuge du Portillon. Vous vous attardez dans le grand hall.
Photographies des personnalités dont la présence a enorgueilli la cité. Ceux qui sont passés absolument partout, du casino de Manaus aux bordels de Cochinchine, Sarah Bernard, Sadi Carnot, Benjamin Shankar, le cousin ou le frèreDu type qui joue du sitar à la cour d’Angleterre,(...)Ils ont fait du music-hall déguisés en Hindous,
roitelets en déconfiture, maréchaux , académiciens, fines plumes...
Luchon conserve la trace de leur passage, la plupart sont tombés dans l’oubli. Luchon leur rend hommage, on le verra, par la grâce de la poussière et la magie de la taxidermie.
Le “Plan Lézat”, un plan en relief des Pyrénées Centrales, de 15 mètres carrés. Lézat l’a découpé en morceaux pour le fabriquer, voici plus d’un siècle et demi. Il l’a façonné dans les montagnes pour atteindre la plus grande précision. Des étiquettes vous aident à vous repérer. Certaines ont dégringolé le long des pentes abruptes ou ont tout simplement disparu. Plusieurs vitrines. Dans l’une d’elle, un article de presse relate la réapparition des restes d’un guide dans le glacier de l’Aneto. Sont exposés les crampons d’époque du montagnard ainsi que son tibia. De Jean Arlaud, pas grand chose. Il ne vous reste plus que le souvenir de son visage coiffé d'un magnifique bonnet tibétain. Ici, c'est le "Docteur Jean Arlaud", on lui a fait une vitrine mais c'est pour mieux empailler l'animal des Pyrénées.
On monte au deuxième étage par un escalier monumental, une affiche rappelle qu’au début du XXème siècle, on organisait encore des corridas à Luchon.
Cri de visiteurs, ils se sont fait prendre par une installation élaborée à partir d'araignées contemporaines.
Salle dédiée au sports d’hiver et aux champions luchonnais. Ingrid et Britt Lafforgue, les soeurs jumelles dont doivent se souvenir quelques babyboomers ainsi que Georges Perec. On dirait la remise du magasin de location voisin. On passe devant un grand squelette. Aucune étiquette. C’est un ours et le sort qui les attend puisqu’ils ont la fâcheuse habitude de de jeter sous les balles des chasseurs malheureux quand ils ne percutent pas les automobilistes (sic). Dans une salle voisine, on verra des petits ours empaillés. Des volatiles de toute sorte. Les billes de verre logées au fond de leurs orbites vous scrutent.
Alors, il a usé ses coudes à frotter les comptoirs
Avec une étoile d'Hollywood qui perdait la mémoire.
Le texte en italique est de David Mac Neil.
A voir absolument, les photos du Fonds Trutat (Bibliothèque de Toulouse).