Jeudi soir, je suis allée à un concert. Non ce n’était pas Gilbert Montagné. Car oui, jeudi soir, Gilbert Montagné se produisait au Liban, je ne sais plus où. Mais moi, je suis allée voir un jeune groupe de musiciens qui revisitaient la musique arabe classique des années 1950-1960. Nos oreilles ont alors été diverties par des reprises d’Abdel Walid, chanteur égyptien, essentiellement, mais aussi par certaines de Leïla Mrad (oui, j’ai bien écouté mon ami à côté de moi qui me disait qui était l’interprète original).
Je ne suis pas une grande fan de musique arabe. En fait, je crois surtout que je ne la connais pas. D’ailleurs au début du concert j’ai été prise d’un fou rire nerveux car, malheureusement pour moi, je ne faisait pas de différence entre les deux premières chansons… mais au fil du concert, j’ai appris à apprécier la musicalité des instruments, et notamment le anoun (instrument qui donne sa particularité à la musique orientale), et la voix du chanteur qui parcourait de temps 15 gammes pour une seule lettre! Certaines chansons m’ont émue, d’autres ne m’ont pas parlée. Mais le fait de ne pas comprendre l’arabe enlève très certainement beaucoup de charme à ces chansons aux couleurs si chaudes.
Ce qui m’a le plus surpris dans ce concert c’est le tout début. Comme pour toute représentation, les artistes entrent : cinq musiciens vêtus d’une chemise blanche et d’un pantalon noir. Ensuite, c’est au tour de chanteur : pantalon blanc et chemise bleue. Ils s’échauffent deux minutes. Et commence à jouer… l’hymne national ! Toute la salle se lève. Je m’exécute. Mais pourquoi diable joue-t-il l’hymne nationale ?? Mon ami à ma droite, libanais lui-même, m’explique que « c’est la patriotisme à la libanaise, mais d’habitude, c’est un CD qui passe, ce ne sont pas les artistes qui jouent. » Je comprends que j’assiste à quelque chose d’intéressant. Et j’écoute.
Une fois la minute patriotique terminée, le concert peut commencer. Un silence religieux s’est alors installé dans la salle du théâtre le Tournesol. Le concert a duré près d’une heure et demi. Le public connaissait toutes les chansons. Trois sièges plus loin, le monsieur à ma gauche suivait le rythme de la musique avec sa main droite. Un peu plus loin encore, une dame, les paumes des mains tournées vers le plafond (pas de ciel dans une salle de théâtre), récitait les paroles des chansons.En revanche, je n’ai pas compris pourquoi le public applaudit de temps en temps au milieu de la chanson. Est-ce pour la prouesse vocalesque du chanteur ? ou pour une quelconque référence à un Dieu ? Je ne sais pas. Une chose est sûre, j’ai bien apprécié ce concert, même si je ne pense pas avoir pu l’apprécier à sa juste valeur faute de connaissance musicale en musique orientale et de compréhension de la langue.