Ecris, écris, écris
et toi la main qui tiens
la cigarette
n'oublie pas
l'uniforme du rêve
déambule
scarabée aux pattes agiles qui
s'insinue en l'âme
grimpe l'artère du désir
colmate la grande brèche du ciel
et revient
signer l'exploit vermeil
la chute
et des scolopendres
hantent l'abri du jour
mettent à bas l'armature
Tu courrais ici ou là sur mes veines ouvertes
avec en toi les trésors les mallettes
les liasses de vie
tu courrais contre mon coeur en charpie
tu louais l'absolu
et moi
eau tiède dans le sang qui battait le crâne
aux recoins d'or
je ressassais la perte
Sur des joues salées
salies de mille pisses
et l'espadon planté en chair
je hurlais
Dans des corridors d'azur taché
des cendriers de bronze massif
s'égouttaient sur mon corps
je passais la langue sur les lèvres
recueillais un peu
de ce sang
tes seins tapaient du poing
un battement sourd qui venait
des tréfonds
Une fosse de jade à côté
d'une fosse commune
et je savais mes dons moindres
il y avait des organes sur la route
des grands missiles dans la voix
Je ratissais le couloir de mon sexe
je repeignais les murs de mon crâne
de sperme chaud
tu disais n'en vouloir
qu'une goutte
mais je dégoulinais de tout
cet inutile
Le cadavre ailé de pégase
rédemption vendangée
Se noyer
contre la montre