- Un coût exponentiel
La CMU a été mise en place en janvier 2000. Elle est encore loin d'atteindre ses objectifs, à savoir permettre aux 10 % des Français les plus pauvres de se faire soigner gratuitement.
Le financement de la CMU, déjà bien mis à mal par son coût caché à savoir les embauches à la CNAMTS liées à sa mise en place, est mal assuré.
C'est son mécanisme de montée en puissance qui est très onéreux, car l'universalité des cotisations maladie pose un système sans régulation. En 2000, la CMU aurait coûté 3,5 milliards de francs.
Dès 2001, le coût prévisionnel de la CMU se monte déjà à 6,6 milliards de francs.
Le gouvernement estime que 4,7 millions de personnes bénéficient de la CMU (statistiques de novembre 2000). Le but est de parvenir à 6 millions. L'ancienne aide médicale couvrait environ 1,5
millions de personnes de moins.
Bref, on peut craindre une hausse des dépenses version RMI (le coût du RMI a triplé par rapport aux prévisions : 30 milliards de francs
aujourd'hui...).
Personnels supplémentaires, surcoûts de fonctionnement :
Le ministère a d'ores et déjà permis l'embauche de 1400 personnes (dont 500 en CDD) pour combler le retard dans le traitement des feuilles de soins et faire face à l'afflux de personnes
souhaitant bénéficier de la CMU. Ces emplois qui s'inscrivent dans le contexte de la loi sur les 35 heures, génèrent des surcoûts de fonctionnement (formation, salaires) non prévus dans la loi
que l'on peut estimer à environ 200 millions de francs supplémentaires pour 2000.