Magazine
Ce matin, la classe de Scarlett était remplie de larmes et de cris... Nous avons été accueillies à la porte par une fille hurlant vers une siilhouette hatant le pas dans la cour "Papaaa ne me laisse paaaaaaaaaaas...", la maîtresse et l'ATSEM avaient les bras chargés de petits bouts en larmes, dans les classes dans tout les coins il y avait des pleureurs et des pleureuses s'accrochant à un Kleenex...
On m'avait dit, il y a de cela de longues années, qu'un sixieme sens de la maternité me permettrait d'analyser les pleurs des enfants : qu'au son des décibels, de l'intensité et du je-ne-sais-quoi, je pourrais deviner s'il a faim, s'il est malade, en colère, angoissé etc.
Soit. Je connais par coeur les larmes de mes enfants, et je capte immédiatement le message qui veut m'être délivré...
Mais je pense que c'est l'adoption m'a développé le plus mon sixième sens. Il y a des cris d'enfants qu'on entend là-bas qui vous remuent chaque électron de votre corps... Ceux des enfants fraichement arrivés dans un orphelinat réclamant leur famille biologique qu'ils savent même s'ils savent au fond d'eux qu'ils les ont abandonné, les larmes des enfants fatalistes devant leur destin devant dire au revoir à leur vie collective en orphelinat où ils étaient heureux et où ils aimaient le personnel et leurs amis, puis les cris de terreur de la peur d'être de nouveau ré abandonnés, et il y a surtout les non-cris et les non-pleurs plus terribles que le reste...
Alors dans cette classe d'école française, je n'ai pas ressenti cette même intensité, sans doute parce que j'ai analysé les raisons de ces pleurs, mais surement aussi parce que mon sixième sens me faisait ressentir qu'ils ne venaient pas d'aussi profond que d'autres cris que j'avais déjà entendu...
Et finalement, ce sont l'ATSEM et la maîtresse que j'ai plus plaint !!!!!