Un journal, un récit, deux frères, les frères Schiller...
Plusieurs lieux, qui semblent se multiplier au fil du récit, mais principalement, un village en Algérie, une cité en lisière de Paris, Auschwitz.
De là vient la force de ce roman, sans doute, mélanger ce qui ne se mélange pas d'ordinaire.
Un jeune homme, Malrich, d'origine algérienne, vit dans une cité lugubre de région parisienne. Son frère aîné vient de se suicider dans son pavillon de banlieue et laisse derrière lui un journal. Dans ce journal Malrich apprend l'assassinat de ses parents dans leur petit village algérien mais aussi le passé de leur père, allemand de naissance. Il comprend ainsi le cheminement de Rachel vers la mort. Abasourdi de douleur, celui-ci s'est jeté sur les traces du passé, découvrant tardivement le rôle de son père dans l'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Ce récit apparement "basé sur une histoire authentique" remue des thèmes primordiaux - la mort, l'hérédité, le remord, la religion, la guerre. Pourtant, certains parallèles m'ont semblés bien audacieux et quelques bavardages moins passionnants que d'autres.
Voici tout de même un livre que j'ai pris plaisir à lire jusqu'au bout et qui donne sur l'histoire une vision nullement manichéenne, différente de celle dont on a l'habitude, ce qui est loin d'être inutile.
Un extrait (début du roman)...
"Cela fait six mois que Rachel est mort. Il avait trente-trois ans. Un jour, il y a deux années de cela, un truc s'est cassé dans sa tête, il s'est mis à courir entre la France, l'Algérie, l'Allemagne, l'Autriche, la Pologne, la Turquie, l'Egypte. Entre deux voyages, il lisait, il ruminait dans son coin, il écrivait, il délirait. Il a perdu la santé. Puis son travail. Puis la raison. Ophélie l'a quitté. Un soir, il s'est suicidé. C'était le 24 avril de cette année 1996, aux alentours de 23 heures."
Un livre lu dans le cadre du grand prix des lectrices de
2009Catégorie Roman
ISBN 978-2-07-078685-5 - 17€ - 01/2008