L’UBB rêve de grand huit

Le club de rugby de référence sur l’agglomération bordelaise va de mieux en mieux. Après s’être trouvé en stade fixe la saison dernière, le voilà qui s’est mis d’accord sur un nom : appelez-le désormais l’Union Bordeaux-Bègles. Maintenant qu’elle en a fini avec les symboles, cette dernière est attendue sur la «chose sportive» pour sa troisième saison en Pro D2 qu’elle débute dimanche à Bourg-en-Bresse. Douzième du dernier exercice, l’UBB ne renonce pas à une huitième place dans un championnat qui a perdu Toulon et Mont-de-Marsan mais récupéré Albi et Dax.
Cet été, une nouvelle pelouse aura reverdi le stade Albert-Moga. Après deux intersaisons tumultueuses, l’Union Bordeaux-Bègles aurait gagné une certaine quiétude si elle ne s’était pas attribuée de nouvelles ambitions. Après deux saisons de mise en place dans l’anonymat du milieu de tableau, l’union entre le Stade bordelais et le CABBG veut maintenant quitter les coulisses pour rejoindre la scène. «Nous sommes engagés dans une compétition officielle. Si on a la pression, on doit rejoindre le monde associatif», lâche Laurent Marti, président d’un club qu’il veut voir «au moins à la huitième place» à la fin de la saison. «Je pense qu’on a les moyens de réussir. Je ne veux pas être dans un confort qui n’apporterait que la médiocrité.» Huitième au milieu du favori Métro Racing, des relégués Auch et Albi et des outsiders La Rochelle, Béziers, Agen ou des confirmations Lyon, Grenoble, le défi n’est pas anodin dans une Pro D2 qui ne cesse de progresser.
Pour cela, l’UBB s’est employé à préserver un groupe largement renouvelé à l’été 2007. Dix recrues sont tout de même venues l’étoffer dont cinq depuis le Top 14 avec Olivier Sourgens (Bourgoin-Jallieu), Brice Monzeglio (Bourgoin-Jallieu), Jimmy Marlu (Biarritz), Henri-Pierre Vermis (Bayonne) et Saia Fekitoa (Brive). Cette équipe-là a remporté trois de ses quatre matches de préparation, notamment face à Dax et La Rochelle.
Parmi les interrogations récurrentes du passé, le club doit cependant toujours affronter un budget qui sera difficile à boucler. Cette saison, l’enveloppe a été fixée à 4,5 millions d’euros, soit 0,7 de plus que la saison passée mais encore en deçà de la moyenne du championnat (5,3). «Les collectivités locales croient à notre projet et ont fait un effort. Les partenaires privés, eux, ne sont pas plus nombreux. Tout cela est insuffisant», déplore le président qui refuse de revêtir un rôle de mécène même si le chef d’entreprise qu’il est s’est porté garant de la survie financière du club. «Si on a des résultats, je ne comprendrais pas qu’on ait encore des problèmes financiers.» Le gazon béglais sera prêt à accueillir son premier match samedi prochain avec la venue de Béziers pour la 2e journée.
Guillaume Balout
ILS EN PARLENT
En place depuis la saison dernière, le tandem Frédéric Garcia-Patrick Laporte est reconduit pour porter l’équipe bordelo-béglaise dans la première partie du classement.
Quel bilan faites-vous de la préparation d’avant-saison ?
FG : Même si elle a été plus courte que la saison passée, la préparation a été positive. Les recrues se sont vite intégrées et sont rentrées dans le projet de jeu. Le seul point négatif, ce sont quelques blessures.
PL : Très positif. Nos recrues ont des qualités techniques et tactiques très intéressantes avec de la vitesse et de l’explosivité derrière et de la rigueur devant. On est aussi contents de nos jeunes qui sont de vrais compétiteurs et ont un excellent état d’esprit. On est bien en place.
Est-ce que la 8e place est un objectif raisonnable ?
FG : Le président nous a donnés les moyens de préserver notre effectif tout en le renforçant avec des recrues qui vont apporter expérience, vitesse et maturité. Même si on reste mesuré, car je pense que personne ne se détachera en haut comme en bas, cet objectif est réalisable.
PL : Oui. C’est la place espérée. Aujourd’hui, on a plus de moyens, plus d’assurance, plus d’acquis que la saison dernière à la même époque. Ensuite, il faut se dire que nos adversaires ont employé un peu la même stratégie de recrutement que nous ce qui signifie que le niveau moyen va monter et être plus homogène.
La première année était celle du lancement, la deuxième de la transition, la troisième devrait être celle de la maturité. Ressentez-vous aujourd’hui plus de pression ?
FG : Je ne parle pas de troisième année, mais de deuxième avec ce groupe. ça fait un an qu’on travaille avec cet effectif. Un effectif n’est pas forcément mature au bout de deux ans mais on peut gagner du temps.
PL : C’est logique. ça peut être une première année de confirmation.
Propos recueillis par GB