The Grupetto
Il dit « Jule » en mettant sa main sur son front à toutes les personnes qu’il croise dans la rue (et j’ai bien dit TOUTES).
Il prend les escaliers plutôt que les escalators ou les tapis roulants, il marche plutôt que de prendre le métro ou le bus.
Il serre ses mains, paumes l’une contre l’autre et doigts vers le haut, sur son sternum et il s’incline humblement vers le bas pour dire merci (même à la boulangère).
Il ne programme pas son réveil mais attend qu'on sonne à sa porte avec une tasse de thé noir, en lui disant "hello, sugar or no sugar?"... et du coup, comme personne ne vient, il arrive en
retard!
Il vient au travail vêtu d’un pantalon de marche (qui tient debout tout seul) et d’un tee shirt sur lequel sont brodés cinq yaks avec la légende « yak, yak, yak, yak, yak », sa cape de
pluie dans la petite pochette de son ordinateur portable (le temps change vite en montagne).
Il se promène décoiffé et avec une barbe d'un mois sous prétexte qu'il n'a pas de salle de bains dans sa tente.
Il emmène son appareil photo au travail et mitraille toute une série de portraits et de scènes du quotidien parce que les gens sont plus importants que les paysages. Il photographie tous les
chiens et les pigeons qu’il croise, les animaux de la région. Il photographie aussi les sourires et bouilles d’enfants dont les mères le surveillent d’un œil noir, la main sur le téléphone
portable, prêtes à appeler la police s’il devenait menaçant.
Il sort faire ses besoins dans les jardins pour être en communion avec la nature alors qu’il a des toilettes high tech dans son
appartement.
Tente toilettes
Il met de la crème solaire indice 30 sur les parties de peau découvertes et du baume protecteur sur les lèvres, en couche épaisse (les rayons UV sont plus dangereux en altitude)
Il boit beaucoup pour éviter le mal des montagnes. Mais il ne peut plus voir le thé en peinture, il en a trop bu, beaucoup trop. D'ailleurs rien que de l'écrire, pardon d'en parler, il en a des
hauts le coeur.
Il savoure toutes les choses qu’il mange, y recherchant des arômes ou des épices particulières… même au Mac Donald.
Il garde la barre chocolatée et la brique de jus de fruit de son encas pour celui qui en a plus besoin que lui.
Il dort sur son lit… mais dans un sac de couchage.
Il sent comme un plusieurs yaks ...
Il a l’air heureux, un sourire béat sur le visage. Vraiment heureux. C’est d’ailleurs surtout à cela qu’on le reconnaît ;-))