La délégation d’e-commerce est un concept relativement récent sur le web.
J’ignore qui de Michel de Guilhermier (www.inspirationalstores.com) ou de Philippe Rodriguez (www.mixcommerce.com) est à l’origine de ce concept, peut-être même importé d’un autre pays, mais ce que je sais c’est que le concept est excellent et le marché très porteur !
En quelques mots, on pourrait associer le principe de la délégation d’e-commerce à une sorte de franchise on line : le franchisé n’a mandat que pour commercialiser les produits du franchiseur sur internet, strictement et exclusivement. Comme pour la franchise classique, le franchisé peut utiliser le nom de la marque, sa notoriété et ses visuels pour la promotion de sa boutique en ligne.
Les références de nos deux protagonistes pionniers de la délégation e-commerce parlent d’elles-mêmes puisque de belles enseignes se sont rapidement laissées convaincre. Car le discours pour séduire les marques est limpide et s’articule en 2 parties :
1 : l’e-commerce, c’est un job de spécialistes.
“Fondamentalement, l’e-commerce est un canal de distribution très spécifique qui ne peut réellement être exploité convenablement qu’avec la parfaite maîtrise de 4 grandes compétences :
- La technologie : création, hébergement et gestion d’un site internet, des bases de données, du back-office.
- Le marketing online : la science de faire venir un trafic qualifié important sur un site, ce de la manière la moins coûteuse possible.
- Le “fulfilment” : logistique, service client, gestion des retours, etc.
- Le “commerce” : c’est-à-dire l’art de vendre, l’art du merchandising, l’art de savoir parler et comprendre les consommateurs.”
Michel de Guilhermier sur son blog.
En d’autres termes, si vous voulez y aller seul, bonne chance ! Et préparez vous à dépenser beaucoup d’argent avant d’en gagner car la courbe d’expérience du e-commerce est laborieuse à apprivoiser…
2 : Et justement, on est des spécialistes !
Il s’agit d’une opportunité : vendre d’avantage et investir un nouveau canal de distribution pour un coût maîtrisé et un risque minimisé.
L’e-commerce requière des exigences, des moyens et des expériences tels qu’aujourd’hui le ticket d’entrée est vraiment significatif, voir prohibitif. Si l’on n’y prend pas garde le coût d’acquisition de clientèle peut vite s’avérer astronomique, même à moyen terme, renvoyant les perspectives de rentabilité loin derrière la ligne d’horizon.
Sauf que ce discours, pour évident qu’il nous paraisse ainsi décrit, n’est pas si évident qu’on pourrait le penser. En effet, je suis prêt à parier qu’il n’est recevable que pour les marques qui ont déjà connu une expérience du on-line, sans doute peu concluante, sinon calamiteuse, et mesuré ainsi à quel point internet dissimulait en fait des gouffres avides de temps et de budget, qui ne produisaient que de bien maigres résultats. Car le discours de la délégation d’e-commerce se heurte aux discours des éditeurs de logiciels et de solution asp e-commerce qui évoquent, au contraire, la facilité qu’il y a de nos jours à ouvrir sa boutique en quelques clics pour commencer à rafler la mise.
Comme un enfant à besoin de se brûler avant de craindre la flamme, il faudra sans doute que les clients potentiels de la délégation d’e-commerce commencent, sinon par se brûler, au moins par se faire échauder, en cramant par exemple de petites fortunes quotidiennes en adwords suite à un referencement naturel calamiteux. Et quand il sera admis que le e-commerce est un canal de distribution spécifique, où seuls les professionnels et/ou ceux qui s’en donnent les moyens peuvent s’en sortir, alors la délégation d’e-commerce prendra réellement son essor. Nul doute que demain, les entreprises de délegation e-commerce vont fleurir, à commencer par les éditeurs de solutions asp qui vont s’empresser de réviser leur business modèle pour l’adapter à cette nouvelle opportunité.