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John Waters

Publié le 22 avril 2025 par Hunterjones
John WatersFils de manufacturier d'équipement de protection et d'une mère canadienne, il grandit dans une famille de 6 à Baltimore, où adolescent, il se lie d'amitié avec un coiffeur pour femmes, Glenn Millstead, qui deviendra Divine, à ses côtés, incarnant les rôles de femmes dans les premiers films de Waters, et joignant sa troupe de comédiens, les Dreamlanders. On fait du théâtre, des courts-métrages, on créé ensemble, on s'amuse.

Dans la jeune vingtaine, il s'installe dans une maison qui devient vite un repaire de création où y traineront ceux qu'on appellera à Baltimore "The dreamland lot". Un film de 1953 avait inspiré le jeune John Waters de 7 ans qui lui donne envie des faire des spectacles de marionnettes. Il fera des spectacles de marionnettes dans les anniversaires, mais des versions si violentes, que ça ne pourra pas être  pour des enfants, des adultes avisés seulement. Pré-ado, il se rendait autour du ciné-parc de Baltimore pour y voir, à distance, avec des jumelles, le films, sans les payer. Tout en se donnant envie de vivre du métier. À 8 ans, il avait été fortement marqué par le meurtre irrésolu d'une jeune fille de 14 ans de son quartier. Il s'en inspirera pour un de ses films. Waters est aussi fortement influencé par le phénomène des blousons noirs, des années 50. 

John WatersAvant sa majorité, il fréquente illégalement le Marick's restaurant qui est aussi un bar-spectacle. Plusieurs de ses futurs collaborateurs y seront rencontrés. Expulsé de son dortoir universitaire de New York en 1966 car il fumait de la marijuana avec des amis, il revient à Baltimore où il y tourne encore quelques courts-métrages et bientôt, son premier film. Ce premier film fera parler de lui car souvent jugé de mauvais goût. Waters le regrettera de plusieurs manières. Trouvant qu'il aurait dû n'en faire qu'un court-métrage, mais aussi, négligeant de payer les droits sur la musique utilisée dans le film ce qui fera qu'il ne fera vraiment pas un sou, et lui coûtera même extraordinairement cher. Le film n'est plus distribué pour les mêmes raisons, le droits des chansons connues ne le permettant pas. C'est plus d'un million que ça coûterait, juste en musique. John WatersHomosexuel, il est d'emblée marginalisé. Mettant en vedette Divine, travesti efféminée, il le sera davantage. Le titre du premier film, devenu objet rare de collection, est inspiré d'un des films préféré de Waters, un film de Russ Meyer, Mondo Topless. Le film est tourné avec 2100$.

Son film suivant sera son premier film "parlant", une autre comédie noire à l'univers underground explorant le fétichisme et les freaks shows. Film indépendant tourné avec la plupart des mêmes gens, Waters s'inspire directement d'un film d'Hershell Gordon Lewis de 1964. Il s'inspire aussi du cinéaste indépendant Jack Smith, de Salvador Dali, et d'une carte postale de Provincetown montrant un homard consommant du LSD et du cannabis. Il y a cannibalisme, sexualité avec des objets, agressions sexuelles, ce n'est pas pour tout le monde. Mais tourné pour 5000 dollars, il en rapporte tout de même plus de 33 000. 

 En 1972, sa trilogie "trash" débute avec Pink Flamingos, film qui fait grosse controverse car Divine y mange des étrons humains. 1972 est une année de frontières brisées. On exposes les manières de la Mafia dans The Godfather, cette même mafia prendra le contrôle des recettes du très payant premier film pornographique où le personnage de madame prends plaisir à ce qu'elle fait sur grand écran, et un extra terrestre/vampire arrive au Québec, moi. Le film de Waters est jugé révoltant. Il est ravi.

John WatersDeux ans plus tard, il tourne la seconde partie de sa trilogie et trois ans après, la fin de celle-ci où la ligne "un exercice de mauvais goût" est la ligne directrice. Ce ne sera jamais distribué complètement partout. Ça finira par agacer Waters qui privilégie la voie commerciale plutôt que le cinéma indépendant dans les années 80. Il commence avec une comédie dans le style de Douglas Sirk où il ne sera pas aussi opérateur-caméra pour la première fois, et où on parle d'avortement, de fétichisme du pied, d'adultère, d'alcoolisme, de stéréotypes raciaux, de divorce et d'extrême droite religieuse. Debbie Harrie de Blondie et Micheal Kamen sont responsables de la musique. Le film ne coûte que 300 000$ à tourner mais rapporte plus d'un million.

John WatersHairspray sera un tel succès qu'il sera adapté en plus gros succès encore comme comédie musicale pour Broadway. De 1989 à nos jours. Sonny Bono, Ruth Brown, Divine, Debbie Harry, Ric Ocasek, Ricki Lake, Jerry Stiller et Pia Zadora joue dans le film qui rapportera 8.3 millions après en avoir coûté tout juste 2,7. 

Voulant exorciser le meurtre de cette adolescente de 14 ans, dans sa jeunesse, il s'en inspire pour un film, en 1990, avec Johnny Depp, Amy Locane, Susan Tyrell, Iggy Pop, Ricki Lake, Polly Bergen et Traci Lords. Quand celle-ci s'inquiète parce que lors du tournage, elle est menacée d'être arrêtée par la police pour grossière indécence lors d'une séquence (elle est issue de la pornographie et tourne nue dans des espaces publics avec Waters). Toute l'équipe la rassure, pratiquement tout le monde a été arrêté au moins une fois avec Waters. 

John WatersMais Cry-Baby est un extraordinaire échec. Coûtant entre 8 et 12 millions il ne fera jamais ses frais. Sera tout de même aussi adapté, sur Broadway. 

 Ça ne l'empêchera pas d'aller chercher un autre 13 millions pour tourner avec Kathleen Turner, Sam Waterson, Ricki Lake et Suzanne Somers dans une comédie noire qui ne fera pas non plus ses frais, en 1994. 

John WatersOn redevient donc indépendant pour Pecker, avec Edward Furlong et Christina Ricci. L'action, même si on lui conseille de déplacer celle-ci tout le temps, se déroule toujours, à Baltimore. Je vois la comédie noire Cecil B.Demented au Festival des Films du monde de 2000. Ce film de kidnapping inspiré de Patti Hearst, qui avait tourné avec Waters par le passé, et qui y fera un caméo, met en vedette, entre autres, Mélanie Griffith, Stephen Dorff, Alicia Witt et un jeune Micheal Shannon. 

En 2004, il tourne avec 15 millions une catastrophe de recettes qui rapportera 15 fois moins. La même année, il joue un premier rôle qui ne soit pas une voix ou un caméo dans le premier film, un film d'horreur, de Don Mancini. 

John Waters

Il devient animateur de 'Til Death Do us Part, sur Court TV. Il devait tourner un film de noël avec Johnny Knoxville et Parker Posey mais le financement devient presqu'impossible autour de ses projets et on place sur les tablettes de l'oubli.

Il a voulu adapter sa propre nouvelle Liarmouth, en 2022, mais pour les mêmes raisons, le projet sera abandonné.

Il sera baptisé le roi du trash.

John Waters a aujourd'hui, 79 ans. 


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