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Regain

Publié le 04 avril 2025 par Alexcessif

Bande son: Cook Robin

Anne était une femme sur qui je pouvais compter

— En rentrant d'Hermeray vers Paris à la bifurcation de Rambouillet, le panneau directionnel Chartres cet après midi  m'a pincé le cœur. Je n'avais plus de raison d'aller à Chartres puisque tu en es partie 

Légère blessure quand le présent n'est déjà plus qu'un souvenir doux.  Pendant que je déjeunais chez les chats d'un ami, tu partais vers le sud en compagnie de ton énergie et de ton courage. A qui pourrais-je confier cette amertume? C'est le charme des amours clandestines et c'est aussi la mélancolie de devoir confier au secret le chagrin des départs 

— Avril permettait la moto, la courbe était voluptueuse, une légère action de contrebraquage sur le guidon inclina par la grâce de l’effet gyroscopique cette merveilleuse machine. J’ai ouvert les gaz que je n’avais pas vraiment coupé, sur le gras du couple et le charnu du pneu, l’engin s’est couché dans la troisième dimension de l’équilibre puis s’est relevé, vrombissant. Direction Paris avec celle de Chartres vers le Perche et le couchant dans le dos. Je crois que la moto est juste assez romantique quand deux amants se séparent raisonnablement. Elle a la musicalité des mains qui se lâchent et des cœurs qui s’éloignent

Nouvelle ville, nouvelle vie. Quelqu’un soudain n’est plus dans la pièce. Parti sans faire de bruit. C’est le privilège du vivant que de se déplacer . Le petit Armstrong est allé sur la lune parce qu’il avait la bougeotte . On se déplace pour aimer ailleurs. On se déplace pour aimer mieux. On aime se déplacer. Puis un jour c’est le vide et le manque, on pose ses valoches, on range ses galoches et l’on cesse d’avoir une empreinte carbone et des gestes barrières

C’est douloureux

C’est le regain



 [04:55, 04/04/2025] La mélancolie n'a pas d'àge..

Un jour many years ago tu quittas ton boulot de merde et te jetas à corps perdu ( pour moi aussi hélas) sur ces chemins de Stevenson oû tu cueillis une fleur du mal comme ça par mégarde.

La dérive entre nous commença là.

Suivirent de nombreuses péripéties en forme  d'allers et de retours, mais la brèche resta là blessure béante maintes fois recousue..

Voilà que surprise et stupéfaction je  fais ce qui restait ton privilège: je m'en vais camper ailleurs..

Ainsi que tu le fis maintes fois

Nostalgie manque de l'autre..je connais aussi.

Alors non ce n'est pas fini..je me suis seulement déplacée..j'ai pris le train comme tu vas le faire bientôt, aller sans retour pour moi pas pour toi enfin pas encore.

Un beau jour la chose s'imposera ..(que fais- je dans cette  galère?

Une heure ou trois heures de train la belle affaire..

 Nous ne nous verrons ni plus ni moins qu'avant et l'envie restera,intacte, puisqu'elle ne se commande pas.

à suivre


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