Verdict "90210" : ratage ou réussite ?

Le buzz a été énorme pendant tout l'été, les rumeurs et infos ont alimenté l'une des séries les plus attendues de la rentrée : 90210, spin-off (remake) de Beverly Hills est enfin lancé. Après tant d'attente, d'espérances et de doutes l'heure du verdict a sonné. Le succès public a été au rendez-vous (normal pour un tel événement) mais qu'en est-il vraiment de cette nouvelle version du show et quel futur pour lui ? C'est parti !

L'euphorie du moment passée et le générique remixé ayant retenti avec exaltation et sourire aux lèvres au bout de 10 min de preview, soyons très honnêtes. 90210, est très surprenant puisque très loin du plantage attendu... mais bien loin d'être brillant. Disons que cette mise en bouche est aussi satisfaisante et nostalgique que curieuse et un brin transparente.

Le côté le plus palpitant de ce remake est d'observer avec amusement le décalage de "moeurs" entre l'ancienne version de 1990 et la nouvelle 2008. Les habitudes ont changé, la sexualité des jeunes s'est débridée et ce 90210 ne lésine sur rien d'entrée : fellation devant l'école, drogues vendues entre élèves aux yeux de tous, préoccupations très olé olé, lifting musical vivifiant... bienvenue dans un décalage plus percutant que celui des années 90's. Un coup de vieux pour la génération 1980 mais un fossé culturel énorme intéressant à analyser avec ce remake.  

Mis à part ce "petit détour", l'histoire reste la même à peu de détails près : une famille de province débarque et emménage à Beverly Hills... puis enchaînement de situations.

Commençons par ce qui ne va pas : L'intrigue bien que bénéficiant de multiples arcs narratifs tourne un peu à vide. En deux heures de temps, les présentations sont faites, on sait à peu près qui est qui, qui fait quoi et comment risque de tourner le vent à l'avenir. Mais jamais un réel enjeu ne se met en place ce qui est un poil dommage pour un double season premiere.

On se dit bien entendu que tout ceci sent le prémice d'un vrai "démarrage" la semaine prochaine mais l'ensemble paraît toutefois transparent. Sachant qu'ils tiennent là un probable futur "hit", les producteurs comblent les vides et jouent sur l'instant nostalgie en rameutant (on nous avait prévenu) d'anciennes têtes et élaborant des ramifications entre les nouveaux et les anciens personnages. résultat : voilà que Brenda revient, que la soeur de Kelly est l'une des héroïnes principales, que l'on va longtemps cherche qui est le père de Sammy le fils de Kelly (Brandon ou Dylan ?), qu'un fils caché tombe sur la tête de Harry le patriarche Wilson et que Nate revient avec un Peach Pit relooké.  

Autre défaut de ce season premiere, on ne s'attache pas aux personnages. Tout va très vite (peut être trop) et l'objectif de ce season premiere semble surtout de prouver que la série a du punch et veut frapper fort. Revoir Kelly et Brenda réunies avec Nate est focément jouissif pour les plus retors des fans mais voilà, les autres personnages tous stéréotypés n'échappent pas à la moulinette et provoquent autant de bonheur que d'agacement puisque très lisses. On reste loin des anciens personnages.

Qu'il s'agisse de la famille Wilson, tous bons mais trop peu concernés pour le moment par les événements, ou des autres personnages, on ne se sent jamais captivé réellement. Le manque cruel de "BITCH" fait également défaut puisque Naomi (la sexuelle AnnaLynne McCord) s'impose plus comme une vamp qu'une vraie garce, chère à ce genre de programmes. Là encore il s'agit d'une déception comme d'une surprise puisque le personnage de Naomi s'annonce très ambivalent et avec une âme. Lui préférer toutefois Blair de Gossip Girl est fortement permis.

Un paradoxe puisque ces quelques détails font également de 90210 les bons points...

En effet : bande originale punchy et playlist tendance, rythme sympa et humour autoparodique bienvenu (nous retiendrons le "Wow she's 18 ? She looks like 30"), caractère sexuel décomplexé du scénario (la scène de la voiture avec Ethan qui d'entrée donne le ton)... les temps évoluent comme nous l'avons annoncé et la génération web, sexe, drogue et rock'n roll a pris le dessus. Tant mieux !

Nous vous parlions de personnages trop lisses en surface mais il est indéniable que beaucoup s'en sortent haut la main et que d'autres comblent par leur physique. Parmi les "jeunes" les plus représentatifs du show, nous citerons Dustin Milligan (Ethan), AnnaLynne McCord (Naomi) et la craquante Jessica Stroup (Erin). Les Wilson assurent quant à eux sans trop se fatiguer...

Le caractère percutant est indéniable, les acteurs tous aussi insipides que particulierset attachants...

90210, s'impose donc au final comme un sentiment mi figue mi raisin. Ni une déception, ni une réussite, le double pilote invite surtout à continuer pour voir où la série se dirigera mais une chose est certaine : qu'il s'agisse de l'ambiance, de la B.O, du scénario et des personnages, nous restons bien loin de Gossip Girl.

90210, plongera t-elle dès la semaine prochaine dans les audiences ou se définira t-elle comme une future valeur sure de la chaîne. On espère mieux mais c'est déjà pas si mal surtout que cela aurait pu être pire...