Techniquement, l'avenir du Modem réside dans trois questions :
* François Bayrou peut-il gagner la présidentielle 2012 ou au moins être au second tour ?
* sur quoi repose le pouvoir d'évocation de François Bayrou ?
* ce pouvoir d'évocation peut-il lui assurer un créneau de 20 % des électeurs ?
Sur quoi repose le pouvoir d'évocation de François Bayrou ?
1) l'entrée dans une démocratie d'opinion éclatée : tout d'abord, la vie politique française est entrée, quelques années après la vie anglo-saxonne, dans la logique de la démocratie d'opinion.
Les ancrages idéologiques sont considérablement fragilisés. L'opinion bouge rapidement en fonction de perceptions liées pour l'essentiel à des images ou à des réactions traductrices d'un tempérament.
2) Son second socle est celui de "la France profonde" : François Bayrou incarne l'histoire d'un homme simple montant à la Capitale en ayant la volonté de rétablir certains repères essentiels dont celui de redonner confiance aux pays en respectant les "gens ordinaires".
Bayrou incarne le leader de proximité auquel il est facile de s'identifier. C'est le leader sympa, tolérant, d'accès facile. Il rassure.
3) Enfin, dernier facteur, l'opinion est traversée par un terrible besoin d'harmonie. Elle attend des "collectivités couettes" qui protègent en ces temps si difficiles et incertains.
L'union des compétences et des bonnes volontés participe de cet esprit.
François Bayrou c'est l'harmonie nécessaire dans les discours mais impossible dans les faits puisqu'il n'y a pas de volontaire pour conclure un accord et sur quelles bases ?
Tant que le PS ne révisera pas son ancrage, l'espace du Modem risque d'être celle du troublion encore bien loin du pouvoir national.