Ca dépend pour qui. Certainement pas pour ceux qui souhaitent que sur cette Terre subsistent encore quelques endroits naturels préservés.
Or Sarah Palin prône l'ouverture à la prospection pétrolière de la réserve naturelle arctique, que l'on appelle Arctic National Wildlife Refuge. Qu'est-ce donc ? Tout simplement une zone protégée depuis 1987 pour préserver la vie sauvage ! Et franchement, vouloir installer des plate-formes pétrolières et faire dégager les animaux sauvages sur une zone qui est sensée les protéger, je ne trouve pas que ça soit formidable comme argument de campagne, personnellement.
La loi américaine de 1980 intitulée Alaska National Interests Lands Conservation Act (ANILCA) prévoit la conservation de la population piscicole et de la faune, ainsi que de leur habitat, dans leur diversité naturelle. Cette loi a notamment permis d'établir une des plus grandes réserves fauniques aux États-Unis, à savoir l'Arctic National Wildlife Refuge (ANWR). L'ANWR recouvre 19 millions d'acres et est situé au nord-est de l'Alaska, au nord du cercle polaire et à 1 300 miles au sud du pôle Nord.
Le Canada se préoccupe tout particulièrement de la harde de caribous de la Porcupine, qui compte 130 000 têtes et migre sur près de 400 miles chaque année, du Yukon jusqu'à la plaine côtière, pour y mettre bas et en paître la riche végétation avant l'hiver. En fait, cette étroite plaine côtière est le principal lieu de mise bas de la harde de caribous; il y naît en moyenne 40 000 petits chaque année.
Cette région est particulièrement propice à la mise bas pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est généralement dans cette zone que la végétation apparaît le plus tôt après l'hiver. Par ailleurs, les petits y sont mieux protégés de la prédation, car la plupart des prédateurs préfèrent des milieux moins exposés. Finalement, la plaine rase est très venteuse, ce qui réduit le harcèlement par les insectes. Des études ont montré que les caribous qui se préparent à mettre bas sont particulièrement sensibles à toute perturbation, telle l'exploitation pétrolière et gazière. Les scientifiques estiment que le déplacement de la harde vers d'autres lieux de mise bas, en particulier ceux où la végétation est insuffisante pour fournir les réserves de graisse essentielles à la survie pendant les pénibles mois d'hiver, se traduirait par une hausse des taux de mortalité des caribous et de leurs petits. Une menace pèse également sur la subsistance en Alaska et au Canada des Gwich'in, qui dépendent de la harde de caribous de la Porcupine depuis quelque 12 000 ans. Leur mode de vie traditionnel est tributaire de la salubrité de la harde.
Les Gwich'in, qui considèrent les zones de mise bas comme des lieux sacrées, sont unis dans leur désir de protéger cette région sensible. La protection de la harde de caribous de la Porcupine et les répercussions qu'une détérioration de la harde pourrait avoir sur les Gwich'in préoccupent le Canada, tant du point de vue environnemental que sur le plan socio-économique. La voie de migration s'étend de chaque côté de la frontière canado-américaine et l'enjeu réside donc également dans les lieux de mise bas de l'Alaska.(source : ambassade du canada).