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« Un semblant de chamade » de Jean-Marc Feldman

Par Etcetera
semblant chamade Jean-Marc Feldman

Si vous surfez de temps à autres sur WordPress, vous connaissez sans doute le blog poétique et photographique de Jean-Marc Feldman, « l’ancre nomade« , auquel je suis une fidèle abonnée.
A l’occasion de la parution de son premier recueil poétique, fin 2024, nous avons échangé nos livres et j’ai eu ainsi le privilège de le découvrir.

Pour davantage d’informations sur ce livre, un lien vers le blog de l’auteur : https://jeanmarcfeldman.wordpress.com/recueils/

Quatrième de couverture

Voici que les pentes se déshabillent de vêtements millénaires et nous renvoient à nos excès passés et présents. Voici qu’elles interrogent notre présence et notre existence.
Qu’est-ce qui fait corps, dans l’inclinaison des pentes et de l’esprit, dans le ressac des événements ?

Ces préoccupations parcourent ce recueil poétique. Nous y avançons au rythme des saisons, la terre dictant notre pulsation, et nous frayons une piste qui, de page en page, par petites touches, se fait plus précise.

Note sur le poète

Jean-Marc Feldman écrit depuis une quinzaine d’années une poésie des lieux et des vivants. C’est aussi un montagnard, habitant au pied des falaises de Chartreuse, parcourant depuis toujours les espaces alpins.
Acteur culturel polymorphe, il publie ici son premier recueil poétique. Ses textes paraissent dans de nombreuses revues et sur son blog.

Mes impressions de lecture

« Un semblant de chamade » se lit avec plaisir : c’est comme une promenade que l’on fait en compagnie du poète, au milieu de ces paysages grandioses et périlleux. C’est une vraie immersion parmi ces montagnes, avec les sensations physiques et psychologiques qui surgissent au cours du cheminement. On voit bien la solitude et la fragilité de l’homme, errant dans cette immensité, avec les interrogations profondes que cette nature lui inspire, les réflexions sur la condition humaine ou encore les souvenirs qui se font jour. Même si les roches et les dénivelés ne sont pas précisément décrits, le lecteur les visualise très bien, à partir de quelques mots. L’évocation des saisons successives est également très agréable à suivre. Quant aux superbes photos en noir et blanc, œuvres de Jean-Marc Feldman, elles rythment notre parcours de lecture, la rendent particulièrement vivante et concrète !

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(Page 64)

Un pic perché et une lune écarquillée

Ici est un pic perché
de schistes
d’entrailles de notre monde
un empilement de soubresauts
Ici la trace rebute et seul je m’y love
J’assiste les vents
qui sans relâche cherchent passage
leur complainte et leur peine

Je m’y enfouis Homme matière
celui qui dans son giron marmonne
et repère dans le fouillis et la grandeur
le fil de son histoire
et des montagnes les noms
leur compagnie

Je déchiffre des embranchements du destin
le si peu que nous sommes
rejetons d’infimes secondes
de portes ouvertes ou fermées
paroles de justes tombées à point nommé
quand scélérats sont les décrets
le fil par lequel tient le souffle
les nuits entrechoquées d’une lune écarquillée
l’immensité
et la petite lumière
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