le destin des hommes

Par Richard Gonzalez

Pondichéry, Tamil Nadu, juillet 2008


Sous la grise menace, si blême d’oubli, de la brume de mer, il vaut mieux s’asseoir. Le long de la promenade, les hommes sages ne font que s’arrêter. Par petits paquets scintillants de deux ou trois, ils retiennent la mémoire de la ville dans des conversations à n’en plus finir. Des mots pour vivre et pour durer. Ils ressemblent à des vieux séraphins de lumière et par leurs voix, dans la douce langue indienne, ils rapiècent le rêve, la mélodie des nuits anciennes avec le tissu d’un improbable automne. C’est toujours septembre ici et ça ressemble au destin des hommes.