Pondichéry, Tamil Nadu, juillet 2008
Sous la grise menace, si blême d’oubli, de la brume
de mer, il vaut mieux s’asseoir. Le long de la promenade, les hommes sages ne font
que s’arrêter. Par petits paquets scintillants de deux ou trois, ils retiennent
la mémoire de la ville dans des conversations à n’en plus finir. Des mots
pour vivre et pour durer. Ils ressemblent à des vieux séraphins de lumière et
par leurs voix, dans la douce langue indienne, ils rapiècent le rêve, la
mélodie des nuits anciennes avec le tissu d’un improbable automne. C’est
toujours septembre ici et ça ressemble au destin des hommes.