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La fin du début

Publié le 25 février 2025 par Morduedetheatre @_MDT_
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Critique de La Fin du début, de Solal Bouloudnine & Maxime Mikolajczak, avec la collaboration d’Olivier Veillon, vu le 18 février 2025 au Théâtre Lepic
Avec Solal Bouloudnine, mis en scène par Maxime Mikolajczak & Olivier Veillon

Ce spectacle, j’ai d’abord cru que c’était sur un joueur de tennis. Puis on m’a dit que pas vraiment, que c’était surtout la vie d’un gars qui se raconte au son de Michel Berger. C’est pas vraiment ça non plus. Et en même temps si. Un peu. C’est le genre de spectacle où il est beaucoup plus simple de résumer ce qu’il se passe dans la salle que sur scène, alors allons-y : un grand éclat de rire. Sur scène, on peut croiser un aquarium, des coussins péteurs, un immense intestin grêle (entre autres choses… mais no spoil !). C’est un spectacle qui ressemble à ses accessoires : random. Vous ne voyez pas où il va ? Moi non plus. Et pourtant je l’ai suivi partout.

C’est ce que j’appelle un inclassable. Sa proposition ne ressemble à rien d’autre. On ne sait jamais ce qu’il va se passer à la seconde d’après. Il a quelque chose d’inattendu, inventif, hyperactif. Et même d’hyperinattendu, d’hyperinventif, d’hyperhyperactif. C’est un hyper, ce gars. Il a la verve d’un humoriste, la plume d’un philosophe et la scéno d’un spectacle de théâtre public. Vous ne voyez pas ? C’est normal.

Alors, comment on parle d’un inclassable sans divulgâcher ? Parce que la surprise participe évidemment au rire qui soulève la salle. En France, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on parle d’un humour qui change un peu, un humour souvent fin, un peu décalé, voire légèrement absurde, on arrive rapidement à « humour anglais ». C’est notre point Godwin de l’humour à nous. Solal Bouloudnine, on pourrait croire qu’il fait de l’humour anglais. En fait, il fait plutôt dans l’humour multilingue.

Et multicolore aussi, puisqu’il est tantôt flashy, genre jaune à paillettes, tantôt brillant, tantôt mat, tantôt carrément noir. C’est un enfant qui raconte une histoire en laissant filer son imagination, où chaque nouvelle idée chasse la précédente, où chaque événement surgit dans un élan incontrôlable et une évidence absolue. Et c’est peut-être ça qui rend le tout si fascinant. On ne sait pas trop sur quoi il est branché, et il change régulièrement de fréquence. C’est random, mais assez génialement random.

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