1/ Pouvez-vous me décrire votre parcours ? Qu'es-ce qui vous a mené à fonder Jiwa ? Jiwa a été fondé en 2006 par Thierry Rueda et moi même. Thierry est un professionnel de la musique, qui a travaillé pendant 20 ans dans des maisons de disques majors et indépendantes. Pour ma part j'ai toujours travaillé dans la high tech (pour moi c'est le tandem idéal : musique + web). En 1994 j'ai fondé la web agency CSTech, qui a compté jusqu'à 250 personnes en effectif.
Je crois que la vente de copie de la musique, que ce soit sous forme physique ou numérique, est morte à terme. Je crois à l'écoute (le streaming) de la musique financée par un tiers, ce tiers pouvant être un annonceur, un FAI, un fabriquant de mobile.
2/ D'où vient le nom Jiwa (il paraît que cela signifie "âme" en sanskrit) ?
Oui, c'est exact, Jiwa veut dire âme en sanskrit et en indonésien. La petite histoire derrière le nom, c'est que j'ai vécu 3 ans sur l'île de Bali en Indonésie... En indonésien, Jiwa c'est un peu plus large que nôtre mot âme... c'est ce qui restera de nous une fois que l'on est parti. (et en plus il est poète...)
3/ Quels sont les chiffres clé de Jiwa ?
Un peu plus de un million de titres : on en ajoute tous les jours, et on va annoncer de nouvelles importantes signatures de maisons de disques d'ici à la fin de l'année. On vient de dépasser les 100 000 utilisateurs inscrits, même si on peut accéder au service sans être inscrit.
4/ J'ai entendu parler d'un possible accord avec Jamendo afin de mettre à disposition les titres issus de la musique libre, d'où vient cette volonté et où en êtes-vous ?
Non, nous ne sommes pas en discussion avec Jamendo, qui ceci dit est un très bon projet que nous aimons beaucoup (bah voilà, j'me retrouve comme une c**** moi, qui m'a refilé ce tuyau tout pourri ?). Oui, nous souhaitons ouvrir Jiwa a la musique libre et aux artistes autoproduits. Nous travaillons sur une nouvelle version qui permettra aux artistes de pouvoir charger leurs oeuvres sur Jiwa, renseigner leurs profils, etc...(ho la bonne nouvelle, je suis preneuse pour Myhybris)
5/ Comment vous positionnez-vous par rapport à vos concurrents tels que Deezer ?
Aujourd'hui nous nous différencions par une meilleure qualité d'écoute. Nous travaillons sur des fonctionnalités très disctinctives. Sans pouvoir rentrer dans les détails, tu vas voir d'ici la fin de l'année des fonctions très nouvelles apparaître sur Jiwa (j'en veux j'en veux).
6/ Quel est votre business model ? Si basé sur la publicité, pensez-vous en changer ou le diversifier ?
Nous avons 2 types d'activité : le B2B (le site Jiwa) et le B2B2C : réaliser pour des arques des Jiwa like en marque blanche. Le plus facile c'est évidemment le deuxième cas : nous facturons nos clients pour chaque chanson jouée.
Concernant le site Jiwa en lui même, la publicité, l'affiliation, les liens sponsorisés, tout cela permet d'atteindre l'équilibre. Est ce que la publicité permet de financer tous les nouveaux projets internet ? Evidemment pas, je suis d'accord avec toi. Cela dépend des coûts et aussi du traffic du site. Le nôtre augmente fortement de mois en mois (je reste dubitative, il y a tellement de sites qui émergent que je ne vois pas comment la pub peut tous les financer. A un moment ça va péter moi j'vous l'dis !).
7/ Avec le projet de loi Internet et Création il a été beaucoup question de piratage. Quel est votre point de vue sur le téléchargement de musique ? Pensez-vous proposer un jour des titres en téléchargement ?
Non, nous ne prévoyons pas aujourd'hui de proposer des titres en téléchargement. Je crois que les plateformes de téléchargement de la musique sont... datées (j'en connais qui vont être contents en lisant ça !) ? Ce que souhaite l'utilisateur, ce n'est pas télécharger, c'est écouter. En cela, Jiwa est un formidable outil de lutte contre le piratage : quand on écoute sur Jiwa, on passe moins de temps sur du P2P. (j'aime bien le concept, mais je n'écoute de la zik que depuis mon PC. En fait c'est simple j'en écoute partout)
8/ Quelles sont les perspectives d'avenir pour Jiwa ?
Mettre en ligne d'ici la fin de l'année notre nouvelle version. Je te promets quelque chose de fort (j'aime les émotions fortes, tu sais me parler toi !). Et nous développer à l'international... (good idea et goff luck ! On en reparlera je pense...)