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S’il est une chose qu’on ne peut pas reprocher au président de la République c’est bien de s’être laissé enfermer dans la tour d’ivoire que peut vite devenir l’Elysée. Au contraire, Nicolas Sarkozy, comme au temps où il était ministre, est partout (et nulle part ???) à la fois, au point laisser penser qu'il a inventé le mouvement perpétuel.
Il est ainsi le premier chef d'Etat à s'être invité à la réunion des ministres des Finances des treize pays ayant adopté l'euro depuis la création de cette instance pour rien de moins
qu’ "expliquer la stratégie budgétaire, économique et fiscale de la France" à ses partenaires européens. Une tâche qui s'annonçait ardue, puisque le ministre allemand des Finances Peer Steinbrueck assurait avant la réunion que "s'il venait à être confirmé que la France abandonne les objectifs à moyen terme dont nous avons convenu avec la France et avec tout le monde alors il y aura un problème". Une telle arrogance est presque choquante quand elle s’exerce à l’encontre du sauveur de l’Europe qui à en croire son hagiographie officielle a à lui seul terrassé les jumeaux polonais pour leur imposer son mini-traité (qui fait le maximum ???), surtout qu’à en croire l’Elysée, la France va tenir "ses engagements pris avec un peu plus de temps tout simplement parce que nous revenons de loin"… Jacques Chirac et Dominique de Villepin apprécieront à sa juste valeur le sens de la solidarité gouvernementale rétroactive de l’ancien ministre.
Ayant sans doute trouvé un petit creux dans son emploi du temps, le chef de l’Etat, a reçu les familles des trois soldats israéliens enlevés par des groupes armés du Hezbollah et leur a assuré qu' "il ferait tout pour obtenir leur libération". C’est vrai qu’après son triomphe sur le front de la libération d’Ingrid Betancourt il est normal qu’il se donne désormais un challenge à sa hauteur... D’ailleurs, il n’a pas hésité à affirmer que "son objectif" est que "le Hezbollah arrête ses actions terroristes". Avec une prise de position aussi courageuse et détonante, on n’est plus très loin de la grandeur gaullienne et retour du rayonnement de la France sur la scène internationale…
Après avoir pacifié, enfin presque, le Moyen-Orient, Nicolas OSS 117 Sarkozy s’attaque au Maghreb en se rendant en Algérie et en Tunisie (une étape au Maroc ayant été annulée "à la demande des autorités marocaines" pour des "raisons de calendrier"... quelle petite nature ce Mohammed 6). Selon l’ineffable David Martinon, le président de la République vient "réaffirmer l'amitié profonde de la France pour ces deux pays et présenter son projet d'Union méditerranéenne", parce que "la conviction du président de la République c'est que l'avenir de l'Europe et de la France se joue aussi, et peut-être d'abord, en Méditerranée". C’est désormais à Brice Hortefeux qu’il falloir expliquer les concepts aussi compliqués que "l’amitié profonde entre la France et le Maghreb"...
Enfin pour se reposer un peu avant "sa visite en Polynésie française, fin octobre début novembre", le président de la République a annoncé qu’il suivra une étape du Tour de France. S’il s’agit bien du tour du renouveau comme s’obstinent à l’affirmer envers et contre tout les organisateurs depuis 1999, il est à souhaiter pour les coureurs propres que Nicolas Sarkozy suive la course en voiture : vu comme il est chargé, sur un vélo, il serait capable de gagner l’étape…